Liban: la feuille de route de Samir Geagea. Un coup de maître asséné par un «homme d’Etat»

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(Montréal, Beyrouth, Rome, Paris, 05 septembre 2022) A l’occasion de la messe annuelle commémorant les martyrs de la Résistance libanaise, célébrée au quartier général des Forces Libanaises (FL) à Meerab, hier dimanche 04 septembre, Samir Geagea a fait un « sans faute ». Il s’est montré à la hauteur des défis du moment, dressant sa « feuille de route » pour élire un Président de sauvetage du Liban. Sans peine, Geagea s’est imposé en homme d’Etat.

Malgré quelques « erreurs de casting » que commettent certains de ses proches, le chef des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, reste fidèle à ses valeurs. Hier, à l’issue de la messe annuelle commémorant les martyrs de la Résistance libanaise tombés pour défendre le Liban (1975-1990), il a prononcé un discours des plus percutants. Pendant plus de 40 minutes, il a asséné les coups aux responsables de la ruine du pays. Selon plusieurs médias libanais, « Geagea a sorti l’artillerie lourde » et touché au cœur le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre (CPL de Michel Aoun). Et comment pouvait-il en être autrement du moment où Geagea, jadis qualifié de « l’ermite de la cause libanaise », est déterminé à atteindre son objectif de sauver le Pays du Cèdre ? Cet ermite avait tout sacrifié au nom de ses convictions durant la guerre civile. Il avait subi la répression, la prison et la torture physique et morale pendant l’occupation syrienne (1990-2005). Mais ses convictions n’ont pas bougé d’un iota. Il l’a encore confirmé ce 04 septembre 2022.

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En homme d’Etat digne de ce nom, et en dernier rempart face à l’hégémonie iranienne à travers le Hezbollah et ses agents du CPL, Geagea a dressé la seule et unique feuille de route susceptible de sortir le Liban de la crise et de retrouver son indépendance et sa souveraineté. Il a insisté sur le fait que « l’avenir du Liban ne se joue pas à Vienne (négociations sur le nucléaire iranien), ni à Téhéran, ni à Riad, encore moins à Paris ou à Washington. L’avenir du Liban se joue au Parlement libanais appelé à élire le futur président ».

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Il a ainsi mis les députés devant leur responsabilité historique, s’adressant particulièrement aux députés « indépendants et souverainistes » sommés à s’entendre sur la qualité du futur président. Ce faisant, Geagea, qui ne tient pas à être candidat – bien qu’il le soit naturellement – pourrait être faiseur de Président. Surtout, il a sermonné les députés, élus pour mener le changement, à respecter leurs électeurs.

Samir Geagea a réalisé hier plusieurs « coups de maître » : il a entamé une réconciliation qui ne dit pas son nom avec le parti Kataëb, deux de ses députés, Nadim Gemayel et Salim Sayegh, figuraient parmi ses invités d’honneur ; il a mis en exergue son alliance avec le Parti National Libéral (Camille Chamoun) et tendu la main à Michel Mouawad et Neemat Frem qui nourrissent le rêve présidentiel, eux aussi invités de Meerab ; il a confirmé son alliance avec (le Général) Ashraf Rifi et son ouverture aux indépendants, dont Fouad Makhzoumi et Ghassan Skaf.

Devant cette présence de marque, Geagea a pris la population à témoin pour distinguer entre « les deux Liban : ils ont leur Liban, et nous avons le nôtre. Leur Liban est le Liban du chaos, de la dévastation, de la destruction, de la pauvreté, du malheur et de l’émigration. Quant à notre Liban, la Suisse de l’Orient, était une des premières destinations touristiques et d’investissement au monde. Notre Liban est pour nous synonyme d’ordre, de construction, de progrès d’opulence et de l’État quand leur Liban est fait d’humiliations, de longues files d’attentes devant les stations-service et les boulangeries. Dans leur Liban, les libanais sont privés de médicaments, d’électricité et d’eau.

Dans leur Liban, on fabrique du Captagon en partenariat avec le régime syrien. Dans leur Liban, les Libanais sont isolés du monde et deviennent des parias, soumis à des sanctions internationales. L’identité du Liban se résume pour eux à tout dans l’intérêt de l’Iran et du Hezbollah, même si cela doit se faire au détriment du peuple libanais et de l’Etat libanais. Leur Liban ne sera pas car nous défendrons toujours l’identité millénaire du Liban et n’accepterons jamais qu’elle soit pervertie ».

Mais pour que vive le Liban dont nous rêvons, Geagea a dessiné le contour et les caractéristiques du futur président, appelé à relever ce défi : « Celui-ci devra défendre notre souveraineté et restaurer notre dignité. Nous voulons un président qui luttera de toutes ses forces pour réformer nos institutions et notre économie, un président qui luttera contre la corruption. Nous voulons un président capable de dire NON quel que soit le prix à payer. Qu’il tienne tête aux corrompus pas au peuple, qu’il défie tous ceux qui ont détruit le pays. Le président actuel est le président le plus faible de l’histoire du Liban. C’est un président soumis, qui a sacrifié son peuple et son pays pour ses intérêts personnels. Le président devra défendre les Libanais et non les intérêts de l’Iran au Liban… ».

Le chef des souverainistes, Samir Geagea, a rappelé que « les Libanais comptent les jours restants du mandat de Michel Aoun – qui expire le 31 octobre – et ont hâte de le voir sortir du palais présidentiel, mais aussi de l’Histoire. Et ces mêmes Libanais sont nostalgiques des 21 jours qui leur ont fait rêver entre l’élection de Bachir Gemayel (23 août 1982) et son assassinat (14 septembre 1982). Avant même de présider, le Président-Martyr et les Forces Libanaises avaient démontré de quoi ils étaient capables. Mais pour autant, Geagea a souligné que l’objectif des Forces Libanaises n’étaient pas d’occuper des postes ni de courir derrière des fauteuils présidentiels ou ministériels, mais de sauver le Liban. Encore une fois, Geagea s’est imposé en sauveur de la République, en homme providentiel, en rempart contre les ennemis du Liban fussent-ils libanais de naissance.

Sanaa T.