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Liban: le leader chrétien des FL Samir Geagea menacé en direct. Hassan Nasrallah, «nous disposons de 100.000 miliciens armés et entraînés»

(Rome, 18 octobre 2021). Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé lundi que son mouvement disposait de «100.000 combattants armés et entraînés», menaçant en direct le parti chrétien des Forces libanaises de ne pas l’entraîner dans « une guerre civile », quelques jours après des affrontements meurtriers. Dans ses premières déclarations depuis les violences qui ont secoué Beyrouth jeudi, le secrétaire général du parti de Dieu a accusé le chef du parti chrétien des «Forces libanaises» (FL), Samir Geagea d’avoir ouvert le feu lors d’une manifestation sur ses partisans et ceux de son allié, le mouvement Amal, faisant sept morts. Dans son discours télévisé, il est important de noter qu’un blocage psychologique flagrant l’a empêché de prononcer un prénom suivi d’un nom : « Samir » et « Geagea », tellement le nom du leader souverainiste semble l’effrayer.
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Hassan Nasrallah, en direct, avec une sensation d’une légère perte de contrôle, a accusé les Forces libanaises, son principal adversaire dans le pays, de s’armer et de tenter de provoquer « une guerre civile », soit une semaine après ses « fatwas » lancées tous azimuts.
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Nasrallah conseille et menace les «FL»
« Je conseille aux FL et à leur chef d’oublier totalement l’idée d’un conflit interne et d’une guerre civile », a lancé Hassan Nasrallah, affirmant que ces velléités du parti chrétien « se fondent sur des calculs erronés ». Et de marteler en invitant le leader Samir Geagea à noter ces chiffres : « le Hezbollah dispose de 100.000 partisans libanais entraînés, armés, qui ont de l’expérience. Nous ne les avons pas entraînés pour une guerre civile, nous les avons entraînés pour nous défendre contre nos ennemis ».

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« Nous ne sommes pas faibles ni effrayés. Ne vous trompez pas dans vos calculs et restez calmes », a-t-il encore mis en garde, s’adressant nommément aux FL et à leur chef sans toutefois le nommer lors de son intervention.
Nasrallah a par ailleurs réitéré ses accusations de « politisation » contre le juge d’instruction Tarek Bitar. « Nous refusons cette politisation de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth », a-t-il insisté. « Ceux qui sont le plus responsables de la déflagration sont les juges qui ont autorisé l’entrée du chargement de nitrate d’ammonium dans le port », a-t-il dit, soulignant qu’aucun de ces responsables judiciaires n’a été « diffamé » contrairement à de nombreux responsables politiques. « Comment notre revendication que le juge Tarek Bitar soit dessaisi est-elle comprise comme une menace alors que les intimidations lancées par les Américains, qui mettent en garde contre tout changement de magistrat à la tête de cette enquête, ne le sont pas ?, s’est interrogé le chef du Hezbollah accusé par plusieurs médias allemands d’avoir acheté le nitrate d’ammonium.
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Le comportement clientéliste qui a eu lieu et continue d’être observé est-il représentatif de l’intégrité de la justice ? », a dit Nasrallah.
Le Hezbollah et Amal avaient organisé jeudi une manifestation devant le Palais de justice de Beyrouth pour exiger le remplacement du juge Tarek Bitar chargé de l’enquête sur la gigantesque explosion au port de la capitale le 4 août 2020 (plus de 210 morts et de 6.200 blessés). « Nous avons demandé à l’armée de se déployer en force », a déclaré Nasrallah, et ce par crainte du « déploiement d’éléments des FL » dans les quartiers dans lesquels devaient passer les manifestants. « Nous nous en sommes entièrement remis à l’armée et à l’Etat libanais », a-t-il poursuivi, soulignant que son parti n’a pas pris lui-même de mesures de prévention « en raison de la sensibilité » des quartiers concernés. Rappelons que les FL ont déposé les armes à la fin de la guerre civile et se sont transformées en parti politique, alors que leur chef Samir Geagea est le seul à avoir été emprisonné pendant 11 ans et trois mois du temps de la domination syrienne sur le Liban.

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