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Liban: le programme électoral des Forces Libanaises, présenté le 13 avril, s’inscrit dans la continuité de la Résistance née le même jour il y a 47 ans

(Rome, Paris, 13 avril 2022). Samir Geagea, le principal pilier des souverainistes libanais, et président du parti des Forces Libanaises (FL), une formation qui veut en finir avec la corruption qui gangrène le pays, nous dévoile depuis son QG à Merab, un village situé sur une colline stratégique du Mont-Liban, les grandes lignes du programme électoral de son parti pour les élections législatives prévues le 15 mai prochain.

Le lancement de la campagne électorale des FL, ce 13 avril, coïncide avec la date anniversaire du déclenchement de la guerre civile. Pour les FL, «la bataille électorale 2022 n’est donc que le prolongement de la résistance née le 13 avril 1975 face à l’agression palestinienne; elle constitue aussi la continuité de la résistance face à l’occupation syrienne; et elle s’inscrit surtout comme la nouvelle résistance – politique cette fois – à l’occupation iranienne actuelle».

En effet, pour une majorité de Libanais, le Hezbollah n’est que le bras armé extérieur de la République islamique d’Iran, et se comporte ainsi comme une force d’occupation étrangère bien que ses miliciens soient de nationalité libanaise. Orienté contre le Hezbollah et contre ses armes, le programme électoral de Samir Geagea plaide en faveur de la « neutralité » du Liban. « À travers notre programme, nous proposons un plan complet de solutions, basé sur des principes et des étapes, en particulier le monopole des armes aux mains de l’État, l’application des résolutions internationales, l’affirmation de la neutralité et la tenue à l’écart des Libanais des conflits et des axes », a indiqué Samir Geagea dans des propos transmis en direct sur la chaîne libanaise MTV.

Les « problèmes fondamentaux » qui frappent le pays depuis 30 ans se résument en deux points, estime le leader des FL : « La domination du Hezbollah sur la politique, la sécurité et la stratégie de l’État, mais aussi et surtout le pouvoir d’un système corrompu dans toutes ses branches ».

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Monsieur Geagea a également défendu l’application de la décentralisation administrative, un aspect réclamé par de nombreux bords politiques. Il est utile de rappeler que le chef des FL avait accusé son rival politique, avant-hier, le Courant patriotique libre (CPL, créé par Michel Aoun, hérité et actuellement présidé par le gendre de ce dernier, Gebran Bassil) allié du Hezbollah, de vouloir « prolonger le drame et la souffrance » des Libanais « en portant son chef Gebran Bassil à la tête de l’État ». En effet, lors d’une interview télévisée diffusée dimanche soir sur une chaine libanaise, Bassil a imputé à Samir Geagea la responsabilité de l’échec du mandat présidentiel du président Aoun.

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Le souverainiste qui, durant une conférence de presse tenue lors du lancement de la liste électorale «Zahlé-Souveraineté», s’était adressé en particulier aux électeurs chiites, leur demandant : savez-vous que lorsque vous votez pour le Hezbollah, vous ne votez pas pour l’idée que vous vous faites de la résistance ?». Avant d’ajouter : « vous seriez en fait en train de voter pour Gébran Bassil, que le Hezbollah a implanté dans les listes à travers le pays ». Voter pour l’une de ces listes ne fera que remettre en position de force celui qui «vous a envoyé avec vos enfants et vos familles en enfer», a-t-il ajouté.

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