Syrie: HCR, 5 millions de déplacés par le tremblement de terre en danger

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(Rome, Paris, 10.02.2023). Pas moins de 5,3 millions de personnes en Syrie pourraient avoir été laissées sans abri par les deux tremblements de terre de magnitude 7,8 et 7,6 dont l’épicentre se trouvait dans la province turque de Kahramanmaras le 6 février. C’est ce qu’a déclaré la représentante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Syrie, Sivanka Dhanapala, s’adressant, depuis Damas, à la presse à Genève par vidéoconférence. Comme l’a souligné Dhanapala, le HCR met l’accent sur les abris et les produits de première nécessité, en veillant à ce que les centres collectifs où les déplacés se sont rendus, disposent de structures adéquates, en plus de tentes, de bâches en plastique, de couvertures thermiques, de matelas, de vêtements d’hiver, etc. « Nous les distribuons depuis le premier jour, nous avons distribué 9440 kits, destinés évidemment à toutes les personnes touchées par le tremblement de terre, mais aussi en essayant de comprendre qui parmi les personnes touchées est le plus vulnérable : les personnes âgées, les handicapés, les enfants. Et, bien sûr, il y a des enfants qui ont été séparés de leurs parents », a-t-elle déclaré. « Là aussi, nous sommes leaders dans le secteur de la protection. Dans toute la Syrie, nous disposons d’un réseau de centres communautaires, de centres satellites, de bénévoles de proximité, ce qui nous aide à atteindre les populations vulnérables. Nous avons mis en place des lignes directes pour toutes de questions de protection, que nous utilisons », a poursuivi la représentante du HCR, comme rapporté par l’agence italienne «Nova».

« Pour la Syrie, c’est une crise dans la crise. Nous avons eu des chocs économiques, Covid et maintenant nous sommes en plein hiver, avec des blizzards qui font rage dans les zones touchées. Certains de nos employés dorment loin de chez eux parce qu’ils craignent des dommages structurels à leur maison. Ce n’est qu’un microcosme de ce qui se passe dans les zones touchées », a-t-elle déclaré. « Tout cela affecte évidemment l’accès à l’aide. Les routes ont été endommagées et cela nous empêche d’atteindre les gens. C’était très, très difficile. Le pays compte déjà 6,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Et c’était avant le tremblement de terre », a noté la représentante du HCR.

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« Pour l’heure, nous évaluons les activités de sauvetage, vous savez, l’adaptation des centres collectifs, des tentes, des articles non alimentaires, etc. Nous examinerons ensuite, au cours des 8 à 12 semaines suivantes, le soutien aux moyens de subsistance et des services de base dans les zones touchées, la fourniture de logements d’appoint et l’installation de kits de logement d’urgence, ainsi que des réparations mineures des logements endommagés. Nous nous pencherons sur l’enlèvement des débris, en cherchant à soutenir les autorités et les partenaires en matière d’équipements et de capacités, en mobilisant des ingénieurs et en examinant comment nous pourrions aider la communauté à évaluer certains des dommages structurels et à envisager la voie à suivre quant à leurs opportunités de subsistance également », a-t-elle poursuivi.

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« Dans le nord-ouest de la Syrie, qui est particulièrement touché, l’accès a été sévèrement entravé par les dégâts. Ce que nous appelons les approvisionnements «croisés» (des zones gouvernementales au nord-ouest) sont arrivés avant le tremblement de terre, et ceux-ci ont été pré-positionnés et sont en cours de distributions depuis des entrepôts. Désormais, nous espérons qu’un accord avec le gouvernement permettra un accès rapide et fluide à ces zones », a déclaré Dhanapala. « Nous venons d’avoir une estimation préliminaire selon laquelle 5,37 millions de personnes touchées par le tremblement de terre auront besoin d’une assistance en matière d’abris à travers la Syrie. C’est un nombre énorme et c’est une population qui souffre déjà de déplacements massifs », a-t-elle révélé. « La semaine prochaine, je me rendrai à Alep, Hama et Lattaquié, où nous avons pré-positionné des stocks de 30.000 produits de première nécessité et 20.000 tentes. Pour faire écho aux paroles du Secrétaire général de l’ONU qui s’exprimait hier soir : il s’agit de personnes. C’est tout ce qui compte », a-t-elle conclu.

NDLR : il convient de rappeler que plusieurs militants critiques à l’égard du dirigeant syrien ont averti que toute aide humanitaire à Damas n’irait pas aux victimes du tremblement de terre, mais au renforcement militaire du régime. Par ailleurs, la zone touchée par le tremblement de terre comprend également la région d’Idlib, l’une des rares zones qui échappe au contrôle de Damas. Hier, Zein, la fille d’Assad, aurait utilisé les réseaux sociaux pour exhorter ses concitoyens à ne pas envoyer d’argent aux «terroristes» de cette région.