Liban: Samir Geagea accuse Aoun de maintenir au Liban «les démons des Assad»

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(Rome, 02 mars 2022). Le chef des Forces libanaises estime que « toute voix accordée aux mouvements indépendants est une voix perdue ».

Le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea a estimé samedi que « les démons des Assad sont toujours présents » au Liban à travers le président Michel Aoun, et critiqué le fait que celui-ci ait pris depuis le Vatican la défense de son allié chiite, le Hezbollah. Le chef chrétien fait de la lutte contre l’arsenal du parti pro-iranien son cheval de bataille en amont des législatives. Il a également souligné que « toute voix accordée aux mouvements indépendants est une voix perdue », estimant que ceux-ci ne sont pas « aptes à une confrontation efficace ».

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« Nous ne pouvons pas oublier qu’une petite minorité des héros des FL, aux côtés des habitants de Zahlé ont résisté à la machine de guerre et de destruction de Hafez el-Assad le 2 avril 1981 », a rappelé M. Geagea, dans un discours prononcé à l’occasion de la commémoration des victimes FL qui avaient combattu les Syriens à Zahlé, dans la Békaa. « Cette résistance prend à chaque fois une nouvelle forme et sera cette fois une résistance électorale », a-t-il poursuivi, dans une référence au Hezbollah qui se présente comme le parti de la « résistance » à Israël. « Le danger aujourd’hui n’est pas tel qu’il a toujours été. Cette fois-ci, c’est un danger de famine, d’appauvrissement et d’humiliation, de disparition de l’identité et de menace pour le destin, qui frappe aux portes de Zahlé et de tout le Liban. Sa source : la Moumanaa représentée par le Hezbollah, le CPL et leurs alliés », a mis en garde Samir Geagea.

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Poursuivant son parallèle entre la situation d’il y a quarante-et-un ans et celle d’aujourd’hui, le chef des FL a estimé que « même si Hafez el-Assad n’est plus présent comme dans les années 1980-1990, ses démons le sont toujours à travers celui qui vante, depuis le Vatican, la présence armée du Hezbollah et considère qu’elle n’impacte pas la situation intérieure dans le pays ». Une critique à peine voilée du président Michel Aoun qui avait affirmé depuis Rome que le Hezbollah, son allié chiite, « n’a aucune influence sur la situation sécuritaire des Libanais ». M. Geagea a également dénoncé les visites réitérées de ministres libanais en Syrie et la relation qu’entretient toujours M. Aoun avec le président syrien.

Une voix perdue

Ciblant aussi les partis d’opposition et les mouvements issus de la contestation populaire du 17 octobre, le chef des FL a estimé que ces figures ne sont pas « aptes à une confrontation efficace ». « Toute voix accordée aux mouvements indépendants est une voix perdue », a-t-il souligné, estimant que « trois choix » se présentent aux Libanais pour le scrutin du 15 mai : les FL et leurs alliés, le tandem Hezbollah-CPL et les indépendants. « Si vous votez pour le CPL, vous votez pour le Hezbollah, avec les conséquences que cela implique : pas de souveraineté, pas d’indépendance, pas de liberté, pas de Constitution, pas de loi », a martelé le leader chrétien, dont la campagne électorale est centrée sur son antagonisme avec le CPL et le parti chiite.

S’il se présente comme un tenant de l’opposition au système politique, Samir Geagea est cependant considéré par certains comme partie prenante de l’effondrement généralisé qui frappe le Liban depuis longtemps, et de la classe politique dirigeante qui l’a mené dans l’abîme.

Par L’Orient-Le Jour

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