France-Liban: le Président Macron nomme Jean-Yves Le Drian comme «envoyé personnel pour le Liban»

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(Roma, 07.06.2023). L’ancien ministre des Affaires étrangères a été nommé «envoyé personnel pour le Liban», afin de «faciliter» une solution «consensuelle et efficace» à la grave impasse politique que traverse le pays, selon l’Élysée.

Le Président français Emmanuel Macron a nommé son ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian comme « envoyé personnel pour le Liban », afin de « faciliter » une solution « consensuelle et efficace » à la grave impasse politique que traverse le pays, a annoncé mercredi l’Elysée, comme le rapporte la chaine «BFMTV».

Jean-Yves Le Drian, présenté comme un homme doté d’une solide expérience dans « la gestion de crises », « envisage de se rendre très rapidement au Liban », a ajouté un conseiller du chef de l’Etat. Le président lui a demandé « de lui faire un rapport rapidement sur la situation ».

«Non-assistance à pays en danger»

Ancien ministre de la Défense de François Hollande (2012-2017), avant de rejoindre Emmanuel Macron pour devenir son homme de confiance au Quai d’Orsay (2017-2022), M. Le Drian avait pris du champ avec le monde politique depuis la dernière élection présidentielle. Dans une déclaration à la presse le 11 mars 2021, M. Le Drian avait accusé les responsables politiques libanais de « non-assistance à pays en danger », alors que le Liban était (et est toujours) plongé dans une crise socio-économique sans précédent. « Je serais tenté de qualifier les responsables politiques libanais de non-assistance à pays en danger, tous autant qu’ils soient », en dénonçant l’inaction de la classe politique face au risque « d’effondrement » du pays. Et Le Drian d’ajouter : « c’est aux autorités libanaises de prendre en main le destin de leur pays, en sachant que la communauté internationale regarde avec angoisse » la situation se dégrader. « Si le Liban s’effondrait ce serait une catastrophe pour les Libanais (…) pour les réfugiés palestiniens, syriens, et pour l’ensemble de la région. Il est encore temps d’agir, parce que demain il sera trop tard », a-t-il encore mis en garde.

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« La situation reste difficile au Liban », avec la nécessité de « sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières », a estimé le conseiller du président, rappelant qu’Emmanuel Macron s’était personnellement « beaucoup engagé » sur ce dossier, ajoute BFMTV.

Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d’élire un président. Mais il est profondément divisé entre le camp du mouvement chiite pro-iranien Hezbollah (ayant désigné Frangié comme candidat à la présidence de la République), qui ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer son candidat, et ses adversaires, notamment des partis chrétiens, dont le principal pilier, celui des «Forces Libanaises» (FL), également incapables jusqu’ici d’imposer le nom de Michel Moawad, qui a retiré sa candidature pour soutenir Jihad Azour, un haut responsable du Fonds monétaire international et ancien ministres libanais des Finances.

A lire : France-Liban: Emmanuel Macron appelle à «dégager» les dirigeants libanais qui bloquent les réformes (12 décembre 2022)

Entre-temps, Paris avait accueilli la semaine dernière, plusieurs personnalités libanaises dont le patriarche des Maronites Monseigneur Raï, pour évoquer la crise multidimensionnelle qui secoue son pays et qui terrasse les Libanais. Au menu, trois questions cruciales étaient évoquées : les élections présidentielles, l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, et les réfugiés syriens, avec bien entendu la crise économique qui en découle. Après des entretiens au Vatican, le Patriarche, Monseigneur Raï, avait rencontré le président Macron pendant plus d’une heure pour lui rappeler l’importance du rôle que la France a historiquement joué au Liban. Durant 65 minutes, le prélat a indirectement mis la lumière sur l’erreur de Paris dans son soutien à la candidature de Sleiman Frangié à la présidence du Liban.

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« Pourvu que l’Elysée réceptionne, comprenne et intègre les messages du Patriarche, et que la France abandonne son pari perdu d’avance sur Frangié, et qu’elle retrouve son rôle historique », soulignent plusieurs experts, et observent le rôle attendu de Paris avec la nomination de Mr. Le Drian comme envoyé personnel du Président Macron.