(Paris, 16 août 2022). Le conflit en Ukraine enregistre une véritable contre-offensive contre l’armée russe, du moins une résistance efficace, grâce aussi aux armes fournies par l’Occident. La nervosité de Moscou concernant la poursuite des hostilités n’est pas un mystère. Aujourd’hui, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s’exprimant lors de la dixième Conférence russe sur la sécurité internationale, a accusé Washington et Londres de planifier des opérations ukrainiennes sur le terrain. Choïgou a fait valoir que non seulement la planification se fait grâce au travail des services de renseignement, mais aussi que les données qui alimentent les armes, autrement dit les missiles et les drones, proviennent d’outre-Manche et d’outre-Atlantique. Le ministre a ensuite noté que le rôle des Ukrainiens se limite « à la main-d’œuvre sacrifiable, ce qui explique les pertes énormes parmi les forces armées ukrainiennes » dont les chiffres « sont cachés par Kiev », comme rapporté par Guido Keller du média italien spécialisé dans les questions d’actualité géopolitique «Notizie Geopolitiche».
En effet, le nombre de soldats ukrainiens morts dans la défense de leur territoire n’est pas connu, mais les dirigeants ukrainiens mettent régulièrement à jour celui des Russes tués, que l’agence de presse officielle Ukrinform estime à 43.900. Les Russes auraient également perdu 233 chasseurs, 196 hélicoptères et 790 drones abattus, 1.880 chars, 989 systèmes d’artillerie, 4.152 véhicules blindés de transport de troupes, 15 navires et 190 missiles de croisière.
Le ministère britannique de la Défense a également publié aujourd’hui des rapports de renseignement selon lesquels des navires russes en mer Noire maintiennent une formation de défense, se limitant à des actions de patrouille. En revanche, le croiseur Moskva a été détruit en avril dernier, et il est probable que les Russes craignent de perdre d’autres unités importées, réduisant ainsi la possibilité d’une attaque sur Odessa par voie maritime.
Les Ukrainiens prennent sans doute pour cible les forces russes en Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014 : après la destruction de plusieurs avions sur la base aérienne de Saki il y a quelques jours, des commandos ukrainiens soutenus par la résistance locale ont fait exploser hier un dépôt de munitions près du village de Dzhankoy, dans la partie centre-nord de la péninsule; il n’y a pas eu de victimes, mais 2.000 habitants ont été évacués. Les autorités russes ont parlé d’un « acte de sabotage ».
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Des sources à Kiev ont également rapporté que l’artillerie a frappé à Popasna, dans le Donbass, le siège de la Compagnie Wagner, un groupe de mercenaires bien connu, considéré comme proche du Kremlin et actif en Syrie, au Mali, en République centrafricaine et en Libye.
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Aujourd’hui, Kharkiv est de nouveau tombé sous les bombes et les commandants russes ont fait savoir qu’ils avaient tué une centaine de mercenaires, principalement polonais et allemands. Selon Kiev, 5 civils ont été blessés.
En revanche, le procès de cinq combattants européens faits prisonniers par les Russes, trois Britanniques, un Suédois et un Croate, s’est ouvert aujourd’hui à Donetsk : ils risquent la peine de mort, comme celle prononcée en première instance en juin contre un Marocain et deux autres britanniques.