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Explosion dans une base de Crimée: la Russie dénonce un «acte de sabotage»

(Rome, 16 août 2022). Un incendie dans une base militaire russe en Crimée a provoqué une explosion de munitions mardi matin, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Le feu s’est déclaré vers 3 h 15 TU (23 h 15 lundi, HAE) dans un dépôt de munitions situé dans le district de Djankoï, dans le nord de la Crimée. À la suite de l’incendie, une détonation s’est produite, précise le communiqué de l’armée russe.

Deux civils ont été blessés, et les habitants d’un village voisin ont été évacués, a rapporté le gouverneur de la Crimée, Sergueï Aksionov, qui s’est rendu sur les lieux. Les explosions se poursuivaient toujours trois heures plus tard.

L’armée russe a dénoncé un « acte de sabotage », sans toutefois en désigner les responsables.

« Un nombre d’infrastructures civiles, parmi lesquelles une ligne de haute tension, une centrale électrique, une voie ferroviaire ainsi que plusieurs maisons, ont également été endommagées », note l’armée russe.

En réaction aux explosions sur la base militaire russe, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a salué sur Telegram une « opération « démilitarisation » façon travail d’orfèvre par les forces armées ukrainiennes ». Il a ajouté que les opérations vont continuer « jusqu’à la libération complète des territoires ukrainiens ».

« Le matin près de Djankoï a commencé avec des explosions », a souligné sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.

Ces explosions sur la base de Djankoï sont survenues une semaine après une explosion de munitions dans un autre dépôt situé sur les terrains de l’aérodrome militaire de Saki – dans l’ouest de la Crimée. Celle-ci avait fait un mort et plusieurs blessés.

Des avions russes décollent régulièrement de la Crimée pour mener des attaques sur des cibles sous le contrôle de Kiev, mais de nombreuses zones de la Crimée se trouvent elles aussi dans le rayon d’action des drones et des canons ukrainiens.

La Crimée, une péninsule d’Ukraine annexée en 2014 par Moscou, est en première ligne de l’offensive militaire que mène la Russie contre son voisin ukrainien depuis le 24 février.

Les États-Unis « prolongent le conflit », estime Vladimir Poutine

Le président russe Vladimir Poutine a accusé mardi les États-Unis de prolonger le conflit en Ukraine. Il a fait cette déclaration lors de la Conférence internationale sur la sécurité qui se tient à Moscou.

Poutine a en outre reproché aux États-Unis de vouloir « déstabiliser » le monde. Il a notamment invoqué la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

« La situation en Ukraine montre que les États-Unis cherchent à faire traîner ce conflit [en Ukraine]. Et ils agissent de la même manière en cultivant la possibilité d’un conflit en Asie, en Afrique, en Amérique latine », a énuméré le président russe.

Il s’agit d’une « démonstration insolente du manque de respect [des États-Unis] envers la souveraineté des autres pays et leurs obligations internationales », s’est insurgé M. Poutine.

La guerre a entraîné de fortes sanctions à l’encontre de la Russie de la part des pays occidentaux, et provoqué des tensions sans précédent notamment entre Washington et Moscou. Le conflit a aussi vu l’Ukraine recevoir une aide financière et militaire historique.

Craintes pour la centrale nucléaire de Zaporijia

Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont discuté mardi de la situation à la centrale nucléaire de Zaporijia dans le sud de l’Ukraine et qui est sous contrôle russe. La centrale est une cible récurrente de frappes.

L’entretien téléphonique a duré plus d’une heure, a indiqué la présidence française, qui devrait communiquer le contenu des échanges entre M. Macron et M. Zelensky plus tard dans la journée de mardi.

La centrale nucléaire de Zaporijia est la plus grande d’Europe. Elle a été prise par les troupes russes au début de l’invasion de l’Ukraine. M. Macron a en outre demandé le retrait des troupes russes du site de Zaporijjia.

Plusieurs frappes ont touché la centrale depuis la fin du mois de juillet. Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de viser la centrale.

Ces attaques font craindre une catastrophe nucléaire, ce qui a poussé le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir la semaine dernière.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a quant à lui tenté de rassurer mardi sur les intentions russes dans le domaine du nucléaire. « L’objectif principal des armes nucléaires russes est la dissuasion d’une attaque nucléaire », a-t-il affirmé.

Car une « catastrophe » à Zaporijia pourrait menacer l’Europe entière, a prévenu lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, accusant l’armée russe de « bombarder les villes et les communautés des environs » à partir de ce site nucléaire.

Reprise de l’exportation des céréales ukrainiennes

Un premier navire de l’ONU chargé de céréales a quitté mardi le port de Pivdenny, dans le sud de l’Ukraine, a indiqué le ministère de l’Infrastructure. Il embarque à son bord près de 23 000 tonnes de céréales pour l’Éthiopie.

Le conflit en Ukraine a bloqué durant plusieurs mois l’exportation de céréales ukrainiennes, et cette situation a aggravé l’insécurité alimentaire dans plusieurs pays en développement.

Depuis la signature d’un accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes le 22 juillet, ce sont une quinzaine de navires qui ont quitté l’Ukraine, selon un décompte de Kiev. Cependant, il n’y avait eu aucune cargaison humanitaire de l’ONU.

Le sujet de l’exportation des céréales ukrainiennes sera le sujet d’une rencontre trilatérale entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à Lviv, jeudi.

Cette rencontre permettra d’«examiner» la mise en œuvre de l’accord international sur l’exportation des céréales.

Par la suite, M. Guterres devrait se rendre à Odessa, l’un des trois ports ukrainiens utilisés dans le cadre de l’accord international, puis il ira à Istanbul samedi pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC), qui est chargé de superviser l’accord.

(Radio Canada)

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