(Paris, 06 novembre 2022). Les factions au sein du régime de Vladimir Poutine se retournent les unes contre les autres et leur chef est trop faible pour les retenir. Yevgenia Albats, journaliste d’investigation pour l’hebdomadaire russe « The New Time » et spécialiste de la politique et du renseignement, a déclaré à la chaîne indépendante « TV Rain » que Poutine avait du mal à contrôler un «déjeuner de prédateurs», comme rapporté par le quotidien italien «Il Mattino».
Il a traditionnellement agi en tant que médiateur entre ces groupes, mais aujourd’hui son rôle est remis en question précisément pour sa gestion de sa guerre en Ukraine, au neuvième mois de l’invasion russe. Le «tsar» croyait triompher en quelques jours, alors qu’il voit maintenant sa puissante armée malmenée par un adversaire plus petit et n’a presque aucun espoir d’atteindre ses objectifs d’avant-guerre. Albats, exilée de Russie en septembre, après avoir été déclaré « agent étranger », a souligné à « TV Rain » qu’«une lutte s’est engagée au sein du sommet du pouvoir. Nous assistons au déjeuner des prédateurs. Ce qui se passe maintenant est une manifestation clé de la rupture au sein de l’establishment. Je veux espérer que cela brisera ce régime inhumain, qui tue des gens en Ukraine et son propre peuple mobilisé dans ce conflit. Poutine ne peut plus agir comme médiateur, ce qui est sa fonction clé. Donc, il est le prochain ».
LE MINISTRE DE LA DEFENSE AUSSI DANS LE COLLIMATEUR
Pour preuve, la journaliste a pointé les tentatives de plus en plus flagrantes des « seigneurs de la guerre » Ramzan Kadyrov et Yevgeny Prigozhin – respectivement dictateur tchétchène et fondateur du groupe de mercenaires Wagner – pour évincer le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.
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Comme l’explique le journal britannique « Daily Mail », Kadyrov et Prigozhin se sont montrés extrêmement critiques sur la manière dont la guerre était menée, suggérant que les généraux devraient être envoyés au front pieds nus pour combattre.
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Ils ont particulièrement critiqué le général Aleksander Lapin, qui était chargé de défendre Lyman avant que l’Ukraine ne mette en déroute les forces russes dans la région. Les responsables occidentaux estiment désormais que Lapin a « probablement » été limogé, ce qui signifie que tous les généraux qui ont ordonné aux troupes de franchir la frontière ukrainienne en février ont été tous renvoyés. Si cela se confirme, ce serait un coup d’État majeur pour Kadyrov et Prigozhin contre Choïgou.
LA « FILLEULE » DE POUTINE EN FUITE
Albats a également souligné les mesures prises à l’encontre de la « filleule » de Poutine, Ksenia Sobchak, qui s’est enfuie en Lituanie la semaine dernière, craignant pour sa sécurité. Nombreux sont ceux qui pensaient que le président la protégerait, étant donné que le père de cette femme, Anatoly, ancien maire de Saint-Pétersbourg, était son mentor et ancien professeur de droit. Le domicile à Moscou d’un autre rédacteur, soutenant le Kremlin Andrey Karaulov – aujourd’hui à Dubaï – a été perquisitionné et un autre rédacteur partisan du Kremlin, le politologue Modest Kolerov, a été brusquement licencié de son agence de presse « Regnum ». L’action semble montrer que les comptes sont réglés sans référence à Poutine. Un fil conducteur dans les affaires Sobchak et Karaoulov – comme l’a révélé le « Daily Mail » – serait les allégations de malversations formulées par l’ami de Poutine, Sergey Chemezov, PDG de la « Rostec Corporation ».
MAUVAISE QUALITÉ DES ARMES RUSSES
Pourtant, Chemezov, qui a servi dans le KGB aux côtés de Poutine en Allemagne de l’Est et est maintenant milliardaire, a déçu le président du Kremlin au sujet de la mauvaise qualité des armes russes en Ukraine en ne développant pas de technologies comparables à celles de l’Occident. « Des performances modestes dans les domaines dont Rostec est responsable » ont été démontrées, a déclaré Poutine dans une attaque cinglante lors d’une réunion du Conseil pour le développement stratégique et les projets nationaux. Rostec, une société d’Etat qui possède plus de 1.000 entreprises dans le secteur militaro-industriel russe, n’a pas réussi à fournir d’armes, de chars, de visières nocturnes, de gilets pare-balles et d’autres munitions de haute qualité. Chemezov, 70 ans, le même âge que Poutine, semble s’en prendre à lui pour tenter de survivre, révèlent certains observateurs. D’autres observateurs voient une lutte de succession s’engager entre Sergueï Kirienko, 60 ans, ancien Premier ministre russe, aujourd’hui chef d’Etat-major adjoint du Kremlin, et Dmitri Patrouchev, 45 ans, ministre de l’Agriculture et fils de Nikolaï Patrouchev, 71 ans, secrétaire du Conseil de sécurité de Poutine.
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