(Rome, 24 mars 2021). Li Junhua, ambassadeur de Chine à Rome, sera reçu aujourd’hui par la vice-ministre Marina Sereni après les représailles diplomatiques déclenchées par Pékin à la suite des sanctions européennes pour la répression au Xinjiang.
Parmi ceux des pays européens qui ont convoqué l’ambassadeur de Chine après la dure réaction de Pékin aux sanctions européennes contre les responsables de la répression ouïghoure au Xinjiang, figure aussi le ministère italien des Affaires étrangères. Non seulement les politiciens mais aussi les centres d’études sont visés par la Chine. Ce qui montre, comme l’écrivait Giulia Sciorati, chercheuse au Centre Asie de l’Ispi sur Formiche.net, à quel point le choc entre la Chine et l’Union européenne s’est enflammé, à la lumière de l’abandon par le gouvernement du pragmatisme et de la « realpolitik » chinoise au profit d’une approche idéologique.
Hier soir, la Farnesina (Ministère Italien des AE, ndlr) a annoncé que l’ambassadeur de Chine à Rome, Li Junhua, avait été convoqué aujourd’hui suite aux sanctions imposées par Pékin à l’Union européenne où il sera reçu par la vice-ministre Marina Sereni. Ce lien, est un exemple des attaques de l’ambassade de Chine en Italie contre des journaux qui ont révélé la répression systématique au Xinjiang.
Les ambassadeurs chinois à Paris, Berlin, Bruxelles et Copenhague ont subi le même sort. Ceci témoigne de l’inquiétude des chancelleries européennes face aux soi-disant «loups guerriers» (définition imaginée par Pékin pour décrire l’affirmation de ses diplomates), qui avaient déjà ciblé le Vieux Continent dans les premiers mois de la pandémie qui est toujours en cours.
En particulier, une forte pression pèsera sur l’ambassadeur de Chine à Paris, convoqué au quai d’Orsay après que la représentation qu’il dirige a attaqué sur Twitter le chercheur Antoine Bondaz, qui avait dénoncé la pression de Pékin sur certains députés français désireux de se rendre à Taiwan.
Silvia Bosco. (Formiche)