Editorial: Quand tu te fais poignarder par derrière, saches que tu es devant. Samir Geagea et les Forces Libanaises en exemple

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(Montréal, Rome, 19 janvier 2021). Le dernier rempart qui peut encore sauver le Liban, que représentent les Forces Libanaises et leur chef Samir Geagea, est de plus en plus menacé, y compris par ceux qui sont censés être leurs alliés naturels, mais qui craignent de perdre toute crédibilité et toute popularité si le parti souverainiste de Geagea parvient, comme il le souhaite, à former un large front souverainiste regroupant un large courant populaire libanais. Ces partis, pourtant historiques, qui ont contribué à la création du Liban contemporain et qui l’ont défendu avec leur chaire en 1958, 1969, 1973 et 1975, sont devenus insignifiants aujourd’hui. S’ils poignardent Samir Geagea dans le dos, c’est évidemment et sans conteste qu’ils sont derrière lui.

En fait, Samir Geagea a toujours été devant ses hommes, y compris et surtout sur les fronts et champs de bataille, depuis qu’il a quitté ses études de médecine pour défendre sa famille, son village, sa région, son pays et son peuple depuis 1976, contrairement aux dirigeants de l’époque qui depuis les sous-sols du ministère de la Défense puis du palais présidentiel, ont été les premiers à fuir, sans honte, en pyjama. Ceux-là même procèdent, aujourd’hui, à des tirs croisés, sans doute concertés, sur Geagea pour l’empêcher de former le Front souverainiste. En réalité, ils souhaitent provoquer des tensions entre Geagea d’une part, Saad Hariri, Michel Aoun, Gebran Bassil et le Hezbollah de l’autre, pour évincer les Forces Libanaises et les remplacer dans le futur gouvernement qui, selon toute vraisemblance, pourrait enfin naître dans les prochains jours, après l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche et l’ouverture de négociations avec l’Iran. Autrement dit, ils tentent de séduire ceux qui ont ruiné le Liban pour quémander une place et partager, avec eux, les miettes du butin, au moment où les Forces Libanaises et leurs ministres, ainsi que leurs députés rappelaient le gouvernement à l’ordre et refusaient de cautionner ses politiques hasardeuses. Ils avaient appelé à la révolte avant les révolutionnaires du 17 octobre, ils avaient démissionné du gouvernement avant le gouvernement, et ils avaient appelé à des législatives anticipées dès l’automne 2019.

En tout état de cause, les Libanais ne sont pas dupes. Ils ont encore la capacité de discernement entre les bons et les mauvais, entre les premiers et les derniers de la classe, entre ceux qui poignardent et ceux qui se font poignarder. Dans le contexte de très forte tension économique, financière et sanitaire, les Libanais savent qui sont ceux qui cautionnent le pillage du Liban au profit de la Syrie, et ceux qui défendent les intérêts du seul peuple libanais. Le dernier « coup foireux » du ministère de la Santé dirigé par le Hezbollah vient prouver – si besoin était – que les Forces Libanaises sont issues du peuple et soucieuses de son avenir, contrairement au Parti de Dieu, né par une fatwa iranienne pour servir la Révolution chiite de Khomeiny et constituer son bras armé extérieur.

Le Hezbollah, qui organise tous les trafics des produits subventionnés vers la Syrie (farine, carburants, médicaments…) et qui inonde le monde de drogues, avec le silence complice de ses alliés, a ainsi ordonné au ministère de la Santé de saisir des médicaments de lutte contre le Covid-19 (Ivermectine) distribués gratuitement sur ordonnance par les dispensaires Al-Arz (le Cèdre), relevant des Forces Libanaises, au moment où le même parti couvre la mafia du médicament qui vend ce produit à l’unité au marché noir, à des prix exorbitants. Ce faisant, le Hezbollah cherche à favoriser les médicaments fabriqués en Iran mais pas reconnus par les agences de santé à travers le monde, donc exclus du marché libanais. La mafia politico-financière liée au Hezbollah avait aussi entravé la restauration des quartiers sinistrés par l’explosion du port du 4 août dernier, détourné et vendu au marché noir une partie importante des aides internationales, et imposé des taxes douanières aux dons collectés par la diaspora libanaise dont une partie reste bloquée au port depuis novembre dernier.

En s’attaquant ainsi aux Forces Libanaises et à leur réseau de dispensaires, comme il a entravé « Ground 0 » qui coordonne la reconstruction de Beyrouth, leurs adversaires privent la population des soins médicaux et d’aides matérielles après l’avoir privée de ses avoirs en banque, et après avoir ruiné le pays. Indirectement, ils renforcent l’assise populaire de Samir Geagea et le conforte dans sa politique souverainiste, sans concession, sans complaisance, et proche du peuple. Samir Geagea a toujours placé l’action sociale et solidaire au cœur de son combat politique. Il se fait poignarder dans le dos car il est devant, et il doit le rester.

Sanaa T.