(Montréal, Rome, Beyrouth, 22 octobre 2024). Le ministre français des Armées (Défense) Sébastien Lecornu, a mis en garde ce lundi 21 octobre contre «une guerre civile imminente au Liban», appelant à conclure rapidement un cessez-le-feu. Ces déclarations sont particulièrement inquiétantes, car elles dévoilent au grand jour une sorte de compromission de la France avec une organisation terroriste, et cherchent à la sauver de la machine israélienne qui tente de la broyer.
Les déclarations du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, sur la chaîne LCI, relatives au Liban, inquiètent les Libanais qui pensaient pouvoir compter sur le soutien de la France, à l’avant-veille de la Conférence internationale convoquée par le président Emmanuel Macron. Peine perdue. Pour la majorité des Libanais, Lecornu commet une énième erreur en recourant au chantage à la guerre civile pour sauver le Hezbollah de la machine à broyer israélienne. Monsieur Lecornu semble avoir oublié que si une guerre civile devait éclater au Liban, elle serait l’œuvre du Hezbollah, et uniquement du Hezbollah. C’est bien ce mouvement terroriste qui a déjà commis plus de 120 assassinats politiques en temps de paix (entre 2004 et 2024). C’est bien lui qui a envahi Beyrouth et la Montagne en mai 2008 pour empêcher l’installation du Tribunal international pour le Liban et la poursuite de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri. C’est encore lui qui a tenté d’envahir le quartier Tayouneh en octobre 2021 pour intimider le juge Tarek Bitar qui enquêtait sur l’explosion du port. C’est toujours lui qui a menacé d’envahir les régions chrétiennes avec ses 100.000 combattants.
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Monsieur Lecornu, si vous souhaitez réellement épargner au Liban une guerre civile, dites-nous que font les entrepôts d’armes que le Hezbollah a disséminés dans les régions chrétiennes, à plus de 100 ou 150 kilomètres de la frontière israélienne ? Que font les armes cachées dans des caveaux et des cimetières dans la région de Zahlé ? Expliquez-nous pourquoi le Parti de Dieu iranien a-t-il armé les déplacés chiites pour noyauter les régions qui lui échappaient jusque-là, et souvent avec la complicité de ses alliés (Gebran Bassil et Sleiman Frangieh, son candidat à la présidence de la République, soutenu par la France) ?
Monsieur Lecornu, pour éviter une guerre civile, il faut éradiquer ceux qui rêvent et qui menacent de la mener. Alors de grâce, épargnez-nous ce genre de propos irresponsables qui attestent, si besoin était, que la France cherche toujours la compromission avec ses ennemis, pour espérer gagner quelques miettes économiques. Sachez, Monsieur le Ministre, que vos prédécesseurs s’étaient compromis avec les mêmes terroristes, et le résultat n’a jamais été réjouissant.
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Rappelez-vous Monsieur le Ministre de l’erreur de François de Grossouvre qui avait prévenu le Hezbollah d’une imminence du raid français contre la principale caserne du parti de Dieu à Baalbek (1983), pour venger les 58 parachutistes tués au Drakkar – dont on commémore le 41ème anniversaire le 23 octobre, et que la France avait officiellement boycotté la cérémonie d’inauguration de la forêt du souvenir et du sacrifice, aux Cèdres, en octobre 2023, pour ne pas irriter le Hezbollah ! – il s’est compromis avec les terroristes et les a renforcés. Ils ont alors enlevé en toute quiétude les otages français et occidentaux dans les années 1980. Depuis lors, les terroristes font du chantage à la France et, malheureusement, elle cède, comme elle l’a fait au lendemain de l’explosion du port de Beyrouth. Les révélations sur le deal entre le président Macron et le Hezbollah font froid au dos : la France a obtenu le contrat de gestion du port en contrepartie de son silence quant aux agissements du mouvement terroriste.
Monsieur Lecornu, contrairement à vous, les Libanais préfèrent en finir avec le Hezbollah et éliminer définitivement le spectre de la guerre civile et ceux qui risquent, à tout moment, d’y recourir, plutôt que de trouver un compromis avec le Hezbollah et dans ce cas revivre une guerre tous les 10 ou 15 ans.
Sanaa T.