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Poutine déplace ses sous-marins en Méditerranée. Ce qui se cache derrière l’«embuscade»

(Paris, Rome, 17.12.2023). Le sous-marin de classe Kilo «UFA» vient d’entrer en mer Méditerranée via le détroit de Gibraltar, escorté par le remorqueur de la marine russe «Sergei Balk»

Les derniers mouvements des sous-marins russes ont suscité une certaine appréhension dans les rangs des membres de l’OTAN. Les projecteurs sont principalement braqués sur le sous-marin de classe Kilo «Oufa» (SSG-490), qui vient d’entrer dans la mer Méditerranée depuis le détroit de Gibraltar et est escorté par le remorqueur de la marine russe «Sergueï Balk». Plus loin au nord, l’Irlande a été informée que la Russie pourrait déployer des sous-marins à propulsion nucléaire, des navires de guerre et des flottilles marchandes au large de la côte sud du pays visant à tester les défenses de l’alliance atlantique. Entre-temps, Vladimir Poutine a inauguré cette semaine deux nouveaux sous-marins à propulsion nucléaire, promettant de renforcer la «puissance militaro-navale» de Moscou, nous explique Federico Giuliani dans le quotidien «Il Giornale».

Que se passe-t-il en Méditerranée ?

Il est impossible de ne pas commencer par les nouvelles concernant la mer Méditerranée. Selon ce qui a été rapporté par le site «Itamilradar», le remorqueur «Sergei Balk» a accompagné le sous-marin Kilo jusqu’au bassin méditerranéen en passant par le détroit de Gibraltar. Un sous-marin d’ailleurs équipé de missiles de croisière Kalibr. Pour mémoire, aucun sous-marin russe n’avait été enregistré dans la zone depuis le 14 octobre dernier, date à laquelle le «Krasnodar» avait transité par le même détroit mais en sens inverse.

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Aujourd’hui, la situation a changé. La paire de sous-marins russes a été surveillée pendant son trajet par des unités navales de l’OTAN, notamment par une unité portugaise chargée de repérer les menaces potentielles dès l’entrée des unités russes dans la ZEE portugaise.

Mais que fait un sous-marin russe en Méditerranée ? On ne sait pas si le joker du Kremlin restera dans ces zones, puisqu’il est censé être affecté à la flotte du Pacifique. Il existe donc deux hypothèses les plus probables. La première : il pourrait s’agir d’un simple transit du Kilo vers l’océan Indien via Gibraltar et le canal de Suez. La seconde : le Kilo pourrait s’arrêter un certain temps à Tartous, dans la base militaire russe en Syrie.

Les sous-marins de Poutine

Dans les médias britanniques, un éminent expert naval a déclaré que les sous-marins russes qui rôdent au large des côtes irlandaises signalent que le Kremlin se préparait à un éventuel conflit sous-marin avec l’Occident. Chris Parry, contre-amiral qui a servi au sein de l’OTAN et dans la Royal Navy britannique, a été très clair. «Tout cela fait partie de la préparation à la guerre. L’Irlande a toujours été un flanc ouvert pour le Royaume-Uni. Il s’agit d’une zone où les Russes peuvent se cacher et faire le même genre de choses qu’en Ukraine. Ils sont également à la recherche des sous-marins britanniques », tel que rapporté par le journal «The Times».

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Rappelons qu’à ces latitudes se trouve la mer Celtique, qui revêt une importance géopolitique considérable pour l’Europe, car elle est située entre l’océan Atlantique et le continent européen. Il s’agit en somme d’un lieu stratégique pour le commerce, la sécurité, les communications, ainsi que pour le maintien de l’influence régionale de l’OTAN. Les câbles à fibres optiques reliant l’Europe à l’Amérique du Nord traversent également la même mer.

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Pendant ce temps, sous des températures glaciales dans la ville de Severodvinsk, dans le nord de la Russie, Poutine a vanté les mérites de la marine russe lors d’une cérémonie d’inauguration de deux nouveaux sous-marins à propulsion nucléaire. Les navires en question, baptisés «Krasnoyarsk» et «Empereur Alexandre III», représentent l’apogée de la puissance maritime russe, chacun ayant un objectif spécifique.

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Le «Krasnoyarsk» appartient à la classe «Yasen-M» des sous-marins d’attaque, capables de lancer à la fois des missiles de croisière et des missiles hypersoniques (se déplaçant à une vitesse supérieure à Mach-5, soit 6.125 km/h). Son objectif principal est d’atteindre des cibles sur terre ou de traquer d’autres sous-marins en mer. Quant à l’«Empereur Alexandre III», est un sous-marin d’élite de classe «Borei-A» capable de lancer que des missiles nucléaires.

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