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Le Mossad met en garde l’Iran: Israël peut atteindre «le niveau le plus élevé»

(Paris, Rome, 13.09.2023). La tension entre l’Iran et Israël monte à nouveau, alors que le dossier nucléaire continue d’être au centre de négociations ardues, intenses et clandestines entre Téhéran et Washington avec l’aide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Dimanche dernier, le directeur du Mossad, David Barnea, a lancé un avertissement très clair aux dirigeants de la République islamique d’Iran. « Heureusement pour l’Iran, ses efforts terroristes ont été contrecarrés », a déclaré le directeur des services de Renseignement israéliens, rapporté par le «Times of Israel». « Pourquoi heureusement pour eux ? Parce que jusqu’à présent, nous n’avons atteint que les agents et ceux qui les ont envoyés », a poursuivi Barnea, mais si des citoyens israéliens ou des Juifs du monde entier étaient pris pour cible, la réponse de l’État hébreux atteindrait « le niveau le plus élevé ». Pour de nombreux observateurs, l’interprétation à donner à ces propos est claire, tel que rapporté par Lorenzo Vita dans les colonnes du quotidien «Inside Over» : pour l’heure, le Mossad ne juge pas opportun de cibler les hauts dirigeants iraniens, bien que les services du Renseignement israéliens disposent de preuves claires que des ayatollahs, en particulier de le guide suprême Ali Khamenei, jouent un rôle actif dans la promotion de l’agenda offensif de l’Iran. Pour le moment, M. Barnea a souligné que les réseaux liés à Téhéran avaient été démantelés avant de passer à l’attaque, un aveu qui implique également un message de réassurance envers l’opinion publique nationale et un avertissement envers l’Iran. Cependant, il est clair que le signal émanant du sommet de la puissante agence de l’État hébreu, est qu’elle est prête, en cas de l’accentuation des tensions, à modifier les cibles, pour frapper sur le territoire iranien ou dans les pays alliés.

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Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a réagi aux déclarations de Barnea : « Des déclarations aussi explicites contre des responsables d’autres pays indiquent la nature violente de ce régime faux et usurpateur, qui utilise le terrorisme pour réaliser ses intérêts illégitimes », a tonné Kanaani. « Nous nous en sommes déjà pris à vous. Et le responsable d’ajouter : Nous n’hésiterons pas à riposter à toute agression stupide ». Dans une déclaration rapportée par l’agence de presse liée au Hezbollah, «Al-Mayadeen», le porte-parole a fait savoir que l’Iran ne prendrait pas à la légère les menaces, d’où qu’elles viennent, y compris du « régime sioniste », de façon à garantir sa sécurité.

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Cependant, la réponse iranienne n’a pas mis fin au duel médiatique et diplomatique de ces derniers jours. Quelques heures après la réaction de Téhéran, un deuxième avertissement arrive d’Israël, cette fois par la voix du ministre de la Défense de l’Etat hébreu ; Yoav Gallant a montré des photos d’une prétendue base iranienne située dans le sud du Liban, à une vingtaine de kilomètres de la frontière israélienne. « Le territoire est libanais, le contrôle est iranien, la cible est Israël », a souligné Gallant dans des propos rapportés par le «Jerusalem Post».

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Et les photographies relayées par la Défense rappellent au ministre qu’Israël doit être « conscient et rester prêt, les yeux rivés sur les jumelles et les doigts sur la gâchette ». Une paire de jumelles qui, dans la guerre de l’ombre avec l’Iran, vise principalement les mandataires de Téhéran aux frontières de l’État hébreu : le Liban, la Syrie et la bande de Gaza. Au Pays du Cèdre, c’est toujours le Hezbollah, l’inoxydable allié de l’Iran sur les côtes méditerranéennes, reste assidûment une source d’inquiétude.

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En Syrie, Israël frappe depuis plusieurs années les positions iraniennes, notamment celles des Pasdaran, et les réseaux qui leur sont liés, précisément pour éviter qu’elle ne se transforme en un grand Liban. Mais en ce qui concerne Gaza, outre le Hamas, la préoccupation porte surtout sur le Djihad islamique, qui entretiendrait des liens de plus en plus étroits avec les ayatollahs. Ceci, comme l’écrit Lorenzo Trombetta dans «Limes», également en vertu de l’action de l’autre organisation islamiste palestinienne, le Hamas, qui maintient un plus grand dynamisme dans une clé «diplomatique».

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