Retraites, armée, chômage: le point sur le programme d’Emmanuel Macron

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(Rome, 17 mars 2022). Président français et candidat à sa propre succession, Emmanuel Macron a présenté ce jeudi 17 mars 2022 son programme pour l’élection du mois prochain. Il propose notamment un âge de la retraite passant à 65 ans, des réformes de l’assurance-chômage ainsi que de réinvestir dans l’armée.
Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi qu’il prévoyait de porter progressivement à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite s’il était réélu à la présidence de la République. Lors de la présentation de son programme, il a déclaré que cette réforme prendrait en compte les carrières longues, les questions d’invalidité et « la réalité des métiers et des tâches ».
« La réforme que je propose est différente de celle de 2017. Parce que les conditions macroéconomiques ne sont pas les mêmes, parce que le pays continue de se transformer », a souligné Emmanuel Macron, dont le projet de retraite à points avait suscité une vive résistance, avant d’être abandonnée en raison de la pandémie de Covid-19.

La réforme que je souhaite mener, c’est d’augmenter l’âge légal progressivement avec un système de trimestres progressif. Mais donc de mener cet âge légal jusqu’à 65 ans, de prendre en compte les carrières longues […], les questions d’invalidités et […] la réalité des tâches et des métiers

Réformer l’assurance-chômage, le RSA et le droit d’asile
Emmanuel Macron a plus largement promis de poursuivre les réformes du marché du travail avec l’objectif « atteignable » de parvenir au plein emploi. « Nous poursuivrons les réformes du marché du travail en continuant à simplifier et déconcentrer le dialogue social, à continuer à donner de la visibilité aux employeurs comme aux salariés », a-t-il dit.
« Nous continuerons les réformes de l’assurance-chômage pour l’adapter à la conjoncture avec un système simple. À chaque fois que la conjoncture s’améliore, on doit avoir des règles qui incitent encore davantage au retour à l’emploi ».
Dans ce cadre, le président-candidat propose de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à l’exercice d’une activité pendant 15 à 20 heures par semaine.  « Oui, il faut un soutien monétaire, mais il faut plus que ça […] reconnaître la dignité de chacun et demander une part d’efforts pour toutes celles et ceux qui le peuvent ».
Il s’est aussi engagé à faire verser les aides sociales « à la source », de manière automatique, ce qui selon lui profiterait aux « 20 millions de Français » qui touchent le RSA, la prime d’activité, des aides au logement ou des allocations familiales.
Le président-candidat a ensuite déclaré vouloir mettre en œuvre une politique plus restrictive en matière de droit d’asile s’il était réélu. Il a déclaré notamment que tout demandeur d’asile serait dans l’obligation de quitter le territoire si sa requête était rejetée par la France.
Investir plus dans l’armée
Face à la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a plaidé pour une « refondation du pacte » entre « l’armée et la nation », pour tirer la leçon de la crise ukrainienne, avec le doublement du nombre de réservistes. Emmanuel Macron a aussi a souhaité « intensifier » les investissements « pour pouvoir affronter une guerre de haute intensité, qui peut revenir sur notre continent ».
Pour cela, il a assuré qu’en cas de réélection, il demanderait au chef d’état-major des armées une réévaluation « de tous les besoins » nécessaires, à la lumière de l’invasion russe en Ukraine. Il faut « réfléchir à comment nous arrivons à renforcer, redonner de la vitalité à ce pacte » qui est « si essentiel », a-t-il déclaré.
Il a notamment évoqué « la généralisation du service national universel » ainsi que « l’augmentation des réservistes qui seront doublés ». Il a souhaité « pouvoir mettre en place un plan de mobilisation civile pour renforcer notre résilience », ce qui selon lui « passera par un renforcement des stocks stratégiques de la nation, par un recensement des compétences des Français volontaires pour être mobilisés en cas de crise grave, mais aussi des capacités des entreprises clés ».
Éducation et santé, deux « chantiers majeurs »
Concernant l’école et la santé, Emmanuel Macron considère qu’ils seraient « deux chantiers majeurs » de son second quinquennat, s’il était réélu, en promettant une « nouvelle méthode » basée sur « une large concertation ».
« Sur l’école et la santé, force est de constater » que la politique mise en œuvre depuis 2017 « a suffi », a-t-il reconnu. Il faut donc « qu’on arrive à mobiliser différemment les énergies » pour « redonner à celles et ceux qui font au quotidien la possibilité d’adapter les solutions aux réalités de terrain et sortir en quelque sorte de la guerre de positions dans laquelle on est », a-t-il ajouté.
Dans le cadre d’« un pacte nouveau pour les enseignants », « il faudra poursuivre de manière significative l’augmentation des rémunérations », qui sera liée à « la définition de nouvelles missions », selon Emmanuel Macron. Des mesures seront prises pour garantir le « remplacement des professeurs absents parce que nous devons à nos élèves et leurs parents l’intégralité des heures d’enseignement ».
Dans le chantier de la santé, « nous devons réussir à aller beaucoup plus loin, plus vite et plus fort », notamment en renforçant « la politique de prévention », « la simplification de l’hôpital et de sa gouvernance » et l’amélioration de « l’accès aux soins en urgence ». Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé jeudi l’organisation d’« une grande conférence » sur le système de santé si Emmanuel Macron était réélu en avril.
Le coût du programme évalué à 50 milliards d’euros par an
Emmanuel Macron a évalué le coût de son programme pour la présidentielle à 50 milliards d’euros par an, auxquels s’ajouteront 15 milliards par an de baisses d’impôts, pour moitié profitant aux ménages, pour moitié aux entreprises.
Ces dépenses, en particulier pour l’éducation, la santé et l’autonomie, seront financées notamment par des économies, par la réforme des retraites, avec le report de l’âge de départ, et sur les allocations-chômage, a-t-il estimé.
(Radio France Internationale)