Les incursions de l’aviation chinoise dans la zone aérienne de défense de Taïwan sont de plus en plus fréquentes.
Un nombre record d’avions militaires chinois, 38 au total, ont pénétré dans la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan vendredi 1er octobre, jour anniversaire de la Chine communiste, a annoncé Taïpei samedi 2 octobre. Cette démonstration de force intervient quelques jours après que Pékin a accusé la Grande-Bretagne d’avoir envoyé un navire de guerre dans le détroit de Taïwan avec de «sinistres desseins».
La présence dans sa zone d’identification de défense aérienne («Adiz», selon son acronyme en anglais) de 22 avions de chasse, deux bombardiers et un avion de lutte anti-sous-marine a conduit les forces militaires taïwanaises à faire décoller leurs propres aéronefs pour leur intimer l’ordre de partir, a indiqué le ministère de la Défense. Dans la nuit de vendredi à samedi, un deuxième groupe de 13 avions a pénétré dans l’Adiz, ce qui porte le nombre total d’appareils total à 38, selon le ministère.
Une zone d’identification de défense aérienne est un espace aérien dans lequel un État souhaite identifier et localiser les aéronefs pour des raisons de sécurité nationale. Les incursions de l’aviation chinoise dans cette zone sont fréquentes, Pékin entendant effectuer ainsi des démonstrations de force. Plus de 500 ont déjà été détectées cette année contre 380 l’an dernier, ce qui constituait déjà un record. Le précédent record quotidien remonte au 15 juin, lorsque 28 appareils avaient franchi la zone de défense aérienne de Taïwan.
La Chine communiste considère l’île, dirigée aujourd’hui par un régime démocratique, comme une province rebelle appelée à rentrer dans son giron, si nécessaire par la force. La Chine n’a pas cessé d’intensifier les pressions sur Taïwan depuis l’élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, qui rejette la vision de Pékin selon laquelle l’île fait partie d’une «seule Chine».
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La semaine dernière, Pékin a envoyé 24 appareils dans cette zone après que Taïwan a demandé à adhérer à un important accord commercial transpacifique. Les incursions de vendredi interviennent après que la Grande-Bretagne a envoyé, le 27 septembre et pour la première fois depuis 2008, un navire de guerre dans le détroit de Taïwan. Le commandement de l’Armée populaire de libération a condamné cet acte, accusant la Grande-Bretagne de nourrir de «mauvaises intentions visant à saboter la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan». (Le Figaro)