L’activiste chiite libanais Lokman Slim (ou Salim), un farouche opposant au Hezbollah et à sa politique iranienne qui répand la terreur au Liban et dans la région, a disparu mercredi 3 février 2021, alors qu’il devait se rendre dans sa famille dans le sud du Liban, à Niha. Sa disparition inquiète ses proches d’autant plus que cet orateur multipliait les interventions médiatiques contre le Parti de Dieu et prônait la « libanisation » de la communauté chiite. Lokman Salim a été retrouvé tué dans une voiture de location, une balle dans la tête, dans la région de Nabatieh.
Si les Libanais redoutent une nouvelle vague d’assassinats politiques et désignent la responsabilité du Hezbollah, il convient de rappeler que ces assassinats n’ont jamais cessé, et que le Parti de Dieu a même assassiné le Liban, l’Etat libanais et l’ensemble de la population. Depuis l’explosion du Port (04 août dernier), Mounir Abourjeili, un ancien colonel des Douanes en poste au port de Beyrouth, a été assassiné dans sa maison à Qartaba; Joseph Skaff, un autre colonel de la douane, tué en 2017 pour avoir dénoncé le stockage de nitrate d’ammonium au port; Joseph Bejjani, un photographe amateur, accusé d’avoir pris des clichés embarrassants pour le Parti, a été exécuté devant ses enfants; le pilote du bateau de plaisance qui avait filmé l’explosion du port depuis le large, a également été tué; Rabih Tleiss, un journaliste hostile au Hezbollah, a disparu depuis plus d’un mois… Ces disparitions, liées aux activités terroristes du Hezbollah, rappellent celle de Joseph Sader, un employé de l’aéroport international de Beyrouth, qui avait disparu depuis février 2009. Il aurait dénoncé le réseau clandestin de caméras de surveillance installées par le Hezbollah au sein de l’aéroport… Aucune enquête n’a été sérieusement menée pour élucider ces trois assassinats. Il en sera certainement de même pour Lokman Salim.
Cette nouvelle victime du terrorisme du Hezbollah a sans doute payé le prix de ses positions farouchement hostiles au Parti, d’autant plus qu’il avait souvent dénoncé sa politique sur les chaînes de télévision notamment étrangères, comme « Al Arabiya » et « Al-Hadath ». Il a récemment dénoncé le comportement des « Brigades de la résistance » (Saraya Al-Moqawama) dans les affrontements de Tripoli. Or, Saraya Al-Moqawama sont des unités fondées par le Hezbollah et composées de sunnites et de chrétiens, généreusement payés grâce à l’argent iranien et à l’argent du trafic de Captagone organisé par le Hezbollah pour infiltrer, noyauter et déstabiliser les communautés sunnite et chrétienne, au profit du projet iranien.
Comme le disait Lokman Slim lui-même, « il est temps que la communauté chiite se libanise et se révolte contre le Hezbollah, son hégémonie et la terreur qu’il sème, et qu’elle balaye cette classe politique féodale et idéologique ». Pourvu que son message soit entendu à titre posthume.
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MenaNews