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Les États-Unis déplacent les armes nucléaires. «Mission imminente» et «abri sécurisé» pour les ogives

(Paris, Rome, 27 janvier 2024). Après 15 ans, les États-Unis reviennent pour placer des armes nucléaires sur le territoire de Sa Majesté pour se préparer à une éventuelle guerre contre Moscou

Une mesure préventive, le placement d’armes nucléaires américaines sur le territoire du Royaume-Uni, pour faire face à la menace russe si cela s’avérait nécessaire. C’est ce que révèle le Telegraph, tel que rapporté par «Il Giornale», après avoir consulté des documents du Pentagone. Il s’agit d’une preuve de la décision de la Défense américaine, les contrats d’achat révélés pour une nouvelle structure de la RAF dans le Suffolk : «des ogives nucléaires d’une puissance trois fois supérieure à celle de la bombe larguée sur Hiroshima en 1945», y seraient placées.

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La révélation du Telegraph sur les projets de l’OTAN au Royaume-Uni

Il s’agit d’un recul de 15 ans par rapport à la décision de 2008 de retirer les missiles nucléaires du Royaume-Uni, à une époque où la menace nucléaire semblait avoir disparu, près de vingt ans après la fin de la guerre froide. Cette révélation est le corollaire des avertissements que les pays de l’OTAN devraient adresser à leurs citoyens, pour qu’ils se préparent à une éventuelle guerre avec la Russie, selon la thèse de l’amiral Rob Bauer, qui estime qu’un éventuel conflit avec la Russie changerait radicalement la vie de millions de citoyens Européens et non-Européens. Des déclarations en phase avec le contenu révélé ultérieurement par les documents : des dossiers non classifiés trouvés dans la base de données des marchés publics du ministère américain de la Défense et qui mentionnent une « mission nucléaire imminente » et un « dortoir de sécurité » pour les armes tactiques pouvant être déployées sur les chasseurs F-35. Les documents révèlent également l’acquisition de boucliers balistiques pour protéger le personnel militaire, mais aussi des infrastructures moins tactiques telles que des logements militaires.

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Pour l’OTAN, l’inefficacité britannique ?

Plus laconique encore, le général Patrick Sanders a déplacé la question sur la capacité de l’armée à répondre à une attaque russe : Sanders a en effet soutenu qu’en cas de conflit avec Moscou, les citoyens devraient être prêts à aller au front car l’armée britannique n’a pas les capacités et la taille nécessaires pour soutenir une guerre « totale ».

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Des tonalités résolument dystopiques, qui avaient contraint Downing Street à une rectification excluant la conscription obligatoire, afin d’éviter de semer la panique. Mais la nouvelle a déjà suscité l’émoi parmi les sujets de Sa Majesté, face aux remontrances de la marine américaine, qui a exhorté le Royaume à revoir la taille de ses forces armées. L’ancien Premier ministre Boris Johnson a surfé sur la nouvelle, se déclarant prêt à s’enrôler en cas d’entrée en guerre contre la Russie.

L’OTAN et la guerre «fragmentée»

Le retour des armes nucléaires au Royaume-Uni n’est évidemment pas une décision à sens unique de la part de Washington : il fait partie d’un programme à l’échelle de l’OTAN visant à moderniser les sites nucléaires en cas de conflit : l’appréhension accrue d’une éventuelle guerre totale est évidemment le résultat de la guerre en Ukraine et de l’attitude hostile inaugurée par Vladimir Poutine, réduisant à néant les progrès réalisés entre l’Est et l’Ouest au début des années 2000.

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La réaction de Moscou ne s’est pas fait attendre : le Kremlin a en effet qualifié la stratégie de dissuasion de l’OTAN d’«escalade» à laquelle il faut répondre par des mesures compensatoires. Cependant, même si la Russie «dissout» les craintes occidentales, d’autres menaces se profilent à l’horizon dans un avenir proche : il convient de penser à l’escalade en mer Rouge, au conflit à Gaza et à la position internationale adoptée par Téhéran. Autant de défis qui, en effet, ont déjà entraîné l’Occident dans une Troisième Guerre mondiale de manière «fragmentée».

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