Liban: Samir Geagea, «nous voulons un président sérieux, j’ai confiance dans la politique intérieure de Joseph Aoun»

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(Roma, Paris, 26 janvier 2024). Le président du parti des Forces libanaises (FL) suggère que l’armée libanaise «se déploie dans le sud à la place du Hezbollah (…) qui met le Liban en danger»

Dans une interview en direct accordée à la chaine locale «MTV», le président du parti des «Forces libanaises» (FL), a laissé entendre qu’il n’est pas question de faire des concessions au sujet de la présidentielle, tout en se disant ouvert à l’option d’un troisième candidat, sur laquelle le Groupe des Cinq est en train de plancher actuellement. «L’émissaire qatari, qui se trouve aujourd’hui au Liban, tente toujours de convaincre le tandem Amal-Hezbollah de se rallier à l’option d’un troisième candidat» (autre que Sleiman Frangié et Jihad Azour). «Il ne s’agit toutefois pas d’opter pour n’importe quel candidat», a-t-il martelé. «Nous voulons un président sérieux, doté d’un minimum de qualités que tout chef de l’État devrait avoir», a dit le chef des souverainistes libanais.

Samir Geagea, lors de son intervention, a affirmé «avoir confiance dans la politique intérieure» du commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, dont la troupe devrait selon lui se déployer dans le sud du pays à la place du Hezbollah. Le parti chiite pro-iranien maintient un front tendu avec Israël depuis le 8 octobre, au lendemain de l’offensive menée par le Hamas contre Israël, avec des affrontements quotidiens et des échanges de tirs avec Tsahal.

«Où est le problème si l’armée libanaise se déploie au Liban-Sud à la place du Hezbollah ?», s’est interrogé le leader libanais, en réponse à la question de Marcel Ghanem. «Le parti-milice de Hassan Nasrallah a plongé le Liban dans un danger réel» de guerre avec Israël, a estimé Samir Geagea, qui s’en est également pris au gouvernement sortant. Le Hezbollah «prend soin de ne pas aller trop loin dans sa confrontation avec Israël, parce que l’équilibre des forces n’est pas en sa faveur». «Il n’empêche que cette formation a mis le Liban en danger. Nous ne souhaitons pas que la guerre éclate, mais nous la redoutons sérieusement parce qu’elle sera destructrice», a dit Samir Geagea.

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«J’ai confiance dans la politique intérieure du général Joseph Aoun, il a montré sa compétence au sein de l’armée à de nombreuses occasions», a précisé le chef des FL. «Nous avons empêché l’obstruction face à la prolongation de son mandat, tout comme nous avons mis en échec l’élection d’un président affilié au camp adverse» (l’axe de la «résistance» pro-Hezbollah), a-t-il ajouté.

«Quant à la présidence, chaque chose en son temps !», a toutefois indiqué Samir Geagea, faisant ainsi référence à ses précédentes prises de position dans lesquelles il s’était dit prêt à soutenir une candidature du général Joseph Aoun s’il faisait l’objet d’une entente politique, et alors que le Liban est sans président depuis octobre 2022, date du départ du vieux président Michel Aoun. À cette occasion, le principal pilier des souverainistes a réitéré son soutien à Jihad Azour, ex-ministre et fonctionnaire au Fonds monétaire international (FMI). Le tandem chiite Amal-Hezbollah, pour sa part, soutient depuis le début l’ex-ministre Sleiman Frangié, chef du courant «al-Marada» qui répète à l’envie sa proximité avec Bachar al-Assad (disant que [nous sommes] des jumeaux) et le Hezbollah.
Et Geagea d’ajouter : «si notre candidat à la présidentielle ne provoque pas le Hezbollah, alors qu’est-ce qu’on en attend ?».
Évoquant la situation tendue au Liban-Sud, Samir Geagea rappelle la nécessité d’appliquer la résolution 1701 de l’ONU, qui avait mis fin à la guerre en 2006 entre le Hezbollah et Israël. Cette résolution a confirmé la seule présence de l’armée libanaise et de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans le sud du pays, entre la frontière et le fleuve Litani.

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«Le Hezbollah a plongé le Liban dans un danger réel», il est même «le plus grand problème du Liban à l’heure actuelle», a insisté M. Geagea. Il a, lors de l’interview, dénoncé le Premier ministre sortant Nagib Mikati «qui lie le cessez-le-feu au Liban avec la guerre de Gaza, ce qui est inacceptable, car il mènera à des situations imprévisibles». Samir Geagea en a également profité pour fustiger l’inaction du cabinet sortant : «Le gouvernement expédie les affaires courantes en temps normal, mais en temps de guerre, c’est un gouvernement classique qui doit assumer la responsabilité de tout ce qui arrive au pays», a-t-il conclu.

Par Dario S. (Roma)