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Erdogan: «le Hamas est prêt à libérer les otages israéliens. Nous servirons de médiateur»

(Rome, Paris, 18.11.2023). Le président turc s’en prend à Netanyhau : «Il s’en ira et nous serons sauvés de ce personnage»

«Le Hamas est disposé à libérer les otages israéliens». Cette révélation émane directement du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a confirmé que les familles des otages israéliens avaient envoyé une lettre demandant au gouvernement turc une médiation, tel que rapporté par l’agence «AGI».

«A l’heure actuelle, nous avons des nouvelles des otages, a déclaré Erdogan, et nous savons que le Hamas est disposé à les libérer. Nous avons reçu une lettre des familles (des otages) israéliennes, nous demandant d’intercéder pour leur libération. Nous ne voulons pas d’otages, mais il faut quand même regarder des deux côtés, et Israël a beaucoup de Palestiniens en prison, y compris des enfants de cinq ans».

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«Les otages israéliens auraient déjà été libérés (sans toutefois expliquer les raisons pour lesquelles ils ont été kidnappés, Ndlr) si leur armée n’avait pas bombardé sans discernement, frappant les civils palestiniens mais aussi ses propres citoyens captifs, a ajouté le président turc de retour d’une importante visite en Allemagne. Les bombardements sur Gaza ont également touché les prisonniers et nos services secrets s’efforcent de clarifier la dynamique de ce qui s’est passé».

Erdogan a également réitéré l’intention de son pays de dénoncer les crimes de guerre commis par le gouvernement israélien lors des opérations militaires dans la bande de Gaza. «Nous ne laisserons pas impunis les crimes d’Israël, a-t-il déclaré, nous agirons dans toutes les instances appropriées». Il convient de rappeler que le président turc avait qualifié Israël «d’Etat terroriste» peu avant de se rendre à Berlin. Il avait aussi jugé que la légitimité de l’Etat d’Israël était «remise en question en raison de son propre fascisme», des propos qui ont choqué plus d’un en Allemagne. Mais Berlin, tout comme l’UE, a aussi besoin de lui pour renouveler le pacte signé en 2016 afin de contenir l’arrivée des migrants, alors que l’Europe connaît une nouvelle vague d’arrivées en provenance d’Afghanistan ou de Syrie. Cette dernière nourrit, notamment en Allemagne, une envolée de l’extrême droite dans les sondages d’opinion.

Parallèlement, des dizaines de personnes, au moins 50 selon le ministère de la Santé du Hamas, auraient été tuées lors d’une attaque israélienne contre une école accueillant des personnes déplacées dans un camp de réfugiés géré par les Nations Unies dans le nord de la bande de Gaza.

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L’attaque a eu lieu «à l’aube, dans l’école d’al-Fakhoura», a indiqué à l’AFP un responsable du ministère. Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent des corps, certains couverts de sang, d’autres couverts de poussière, sur les sols du bâtiment, où des matelas avaient été placés sous les bureaux.

Pour le mouvement islamiste, le bilan de ces 43 jours de guerre est actualisé : plus de 16.000 Palestiniens ont été tués dans les attaques israéliennes, en tenant compte des 3.750 personnes portées disparues et qui seraient restées ensevelies sous les décombres.

«Tout le monde parle des civils israéliens tués, mais malheureusement, 13.000 civils palestiniens innocents ont été tués. Nous ne pouvons pas continuer à justifier ce massacre par l’attaque du Hamas le 7 octobre. Ce n’est pas la bonne manière d’expliquer cette histoire», a encore commenté Erdogan, qui a eu une réunion en Allemagne avec le président Frank Walter Steinmeier et le chancelier Olaf Scholz.

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Le président turc est revenu à la charge en «attaquant» le premier ministre israélien : «Netanyahu est fini. Il partira et nous serons à l’abri de ce personnage. 60 à 70% des Israéliens ne veulent pas de lui et même la communauté internationale s’en rend compte car tout le monde qui en paie le prix».

«Ce gouvernement israélien, a réaffirmé Erdogan, doit répondre de ses crimes devant la Cour pénale internationale». «Si à la place d’Israël, il y avait un pays musulman, la procédure aurait déjà commencé», a matraqué le Sultan turc.

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