Pour sa première visite en Chine depuis 2004, Bachar al-Assad attendu demain à Pékin

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(Paris, Rome, 20.09.2023). La Chine a étendu son influence au Moyen-Orient après avoir joué un rôle de médiateur dans la conclusion d’un accord en mars entre l’Arabie saoudite et l’Iran et renforcé la coopération économique avec les pays de la région

Le président syrien Bachar al Assad et son épouse Asma sont attendus demain en Chine pour leur première visite depuis 2004, ce qui témoigne de l’influence croissante de Pékin au Moyen-Orient. La Chine a en effet étendu sa portée dans la région après avoir négocié un accord en mars entre l’Arabie saoudite et l’Iran et renforcé la coopération économique avec les pays de la région, écrit l’agence «Nova News».

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Cette visite marque une étape importante dans les relations entre les deux pays, puisqu’il s’agit de la deuxième d’un chef d’État syrien depuis que la Syrie a établi des relations avec la République populaire en 1956. Au cours de cette visite, organisée à la suite d’une invitation officielle du président chinois Xi Jinping, outre une rencontre bilatérale entre les deux chefs d’Etat, un certain nombre de réunions « de haut niveau » sont également prévues dans la capitale Pékin et à Hangzhou, dans l’est du pays. Selon l’agence de presse « Sana », Assad sera accompagné du ministre des Affaires étrangères, Fayçal al-Miqdad, et du ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Mohammad Samer al Khalil. Du côté syrien, aucun autre détail sur la visite n’a été fourni, mais la présence du ministre al Khalil et l’escale à Hangzhou, l’un des principaux centres technologiques de la Chine, suggèrent des motivations économiques.

Selon le portail d’information « Al Monitor », Pékin pourrait jouer un rôle important dans la future reconstruction de la Syrie, qui devrait coûter des dizaines de milliards de dollars. L’année dernière, Damas a également rejoint l’initiative de la nouvelle Route de la Soie (Belt and Road Initiative, BRI), lancée il y a dix ans par Xi Jinping dans un objectif de créer une connexion – notamment d’un point de vue commercial – entre l’Europe et l’Afrique de l’Est et la Chine notamment à travers de grands projets d’infrastructures. La Chine joue également un rôle central dans le contexte de la guerre civile syrienne. En 2020, la Chine et la Russie ont en effet commencé à utiliser leur droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies pour fermer trois des quatre routes d’aide transfrontalières depuis la Turquie, l’Irak et la Jordanie vers des zones de Syrie hors du contrôle du gouvernement Assad, arguant que l’aide devrait être réalisé en coordination avec Damas.

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Ces derniers mois, Pékin s’est également rapproché de l’Iran, l’un des alliés historiques d’Assad. En mai dernier, en effet, le président syrien et son homologue iranien Ebrahim Raïssi avaient publié une déclaration commune faisant l’éloge de Pékin pour la médiation ayant conduit à la signature de l’accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite qui a établi la reprise des relations diplomatiques. Enfin, la visite d’Assad s’inscrit dans le processus de repositionnement de Damas dans la région, entamé à la suite des deux tremblements de terre de magnitude 7,8 et 7,6 qui, le 6 février, ont dévasté le sud de la Turquie ainsi que le nord-ouest et le nord de la Syrie, et qui ont offert au président la possibilité de briser l’isolement international.

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Les mécanismes diplomatiques et les cadres de relations esquissés avec la réintégration progressive de la Syrie au sein de la Ligue arabe, après une absence de 12 ans, formalisée par la participation de Damas au dernier sommet de la Ligue arabe à Djeddah, en Arabie Saoudite, restent néanmoins en contradiction avec les dissidences internes, souvent liées à des acteurs extérieurs, qui déchirent encore le pays.

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Dans ce contexte, l’aggravation de la crise économique en Syrie a conduit au déclenchement de manifestations qui durent depuis plusieurs mois dans les régions du pays contrôlées par Damas, principalement dans la province méridionale de Soueïda.

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La Syrie attribue la crise aux sanctions occidentales et aux Forces démocratiques syriennes (FDS), un groupe armé kurde-arabe soutenu par les États-Unis, qui contrôle les plus grands gisements de pétrole dans l’est du pays, près de la frontière avec l’Irak.

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