(Rome, Paris, 28 novembre 2022). « Le Vatican disponible pour une rencontre entre la Russie et l’Ukraine ». Monseigneur Paul Richard Gallagher, secrétaire aux relations avec les États, tend un rameau d’olivier pour sortir de l’impasse de la guerre en Ukraine, rapporte Giada Oricchio dans les colonnes du quotidien italien «Il Tempo».
Dans une interview accordée au quotidien italien «Il Giornale», le ministre des Affaires étrangères du Vatican maintient les portes ouvertes au dialogue : « Le Saint-Siège et le Pape lui-même ont toujours été disponibles depuis le début de la guerre, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réponse concrète. (…). S’il était opportun et nécessaire d’offrir les espaces du Vatican, comme nous l’avons également fait dans le passé, je crois que le Saint-Père accueillerait très positivement cette idée, si la demande venait des deux côtés, avec toutes les bonnes intentions et dans un esprit de recherche de la paix, de dialogue et surtout s’il y a la volonté de mettre fin à cette terrible guerre ».
Malgré cela, Mgr Gallagher a dû admettre que le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, est resté sourd aux appels du Pape : « Les relations avec le Kremlin aujourd’hui ? Nous entretenons des relations diplomatiques normales et il faut dire qu’elles fonctionnent, notamment dans le cas de l’échange de prisonniers. (…). Mais au-delà de cela, il n’y a pas eu grand-chose avec Moscou. Les échanges avec les autorités ukrainiennes ont été nombreux ces derniers temps », a-t-il dit.
Pour le secrétaire, « il y a toujours du temps pour la paix mais le dialogue et la négociation demandent beaucoup de courage ! (…) Je crois que les puissants écoutent le Pape mais décident de ne pas réagir et de ne pas accepter le message jusqu’au bout. Il y a tant d’intérêts sur le terrain, tant de positions, tant d’intransigeance ». Comme, par exemple, les pays qui gagnent de l’argent sur cette terrible invasion grâce au commerce des armes : « Evidemment quelqu’un gagne de l’argent, il y a des pays qui abritent des usines d’armement. Nous ne contestons pas la juste défense face à l’agression, mais ce difficile équilibre de proportion d’armes doit être maintenu. Des sommes immences consacrées aux armes sont soustraites à autre chose : il y a la crise alimentaire, la crise céréalière, la crise économique dans de nombreux pays », a-t-i ajouté.