(Paris, Rome, 16 octobre 2022). Le lieutenant-colonel Roman Malyk, chargé de mobiliser les réservistes russes, a été retrouvé pendu chez lui dans un village de la région de Primorsky. La famille et les amis ne croient pas au suicide
Dans un village de la région de Primorsky, le corps d’un important officier, vétéran de Tchétchénie, le lieutenant-colonel Roman Malyk, 49 ans, chargé de mobiliser les réservistes russes pour la guerre en Ukraine, a été retrouvé sans vie, pendu dans la cour de son domicile le soir du 14 octobre. Une enquête a été ouverte, les circonstances du décès étant jugées suspectes par les enquêteurs, qui n’excluent toutefois pas un suicide.
Selon Orlando Sacchelli du quotidien italien «Il Giornale», la famille et les amis de l’officier ne croient pas que l’acte était volontaire, le qualifiant «d’homme fort et courageux». Le Kremlin, comme il a été annoncé il y a quelques semaines, avait l’intention d’appeler jusqu’à 300.000 hommes aux armes qui seront envoyés en Ukraine. Cette décision a conduit des milliers de Russes à fuir à l’étranger. De nombreux citoyens russes protestent et tentent, tant bien que mal, de faire entendre leur colère : jusqu’à présent 70 bureaux de recrutement, dispersés sur le vaste territoire de la Fédération de Russie, ont été la cible de jets de cocktails Molotov.
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Selon le ministère de la Défense, seuls ceux qui ont déjà servi dans l’armée, qui ont des spécialisations et une expérience de combat seront enrôlés. Mais il existe de nombreux cas de personnes rappelées sans remplir ces conditions. Cela génère évidemment du mécontentement et une grande frustration au sein de la population. Le président russe Vladimir Poutine a reconnu qu’il y avait des erreurs dans les procédures de mobilisation et a exigé que ces erreurs soient corrigées, de sorte que certains enrôlés sans qualification soient renvoyés chez eux. Mais pour l’heure, il n’existe pas d’estimations précises sur le nombre de personnes inéligibles qui sont contraintes de porter à nouveau l’uniforme.