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France: gaz, électricité, solidarité européenne… Emmanuel Macron réunit un Conseil de défense énergétique

(Roma, 02 septembre 2022). Les «principaux ministres compétents» se rendent à l’Élysée à 10h pour faire le point sur l’approvisionnement en gaz et en électricité.

Décidément, Emmanuel Macron apprécie les Conseils de défense : écologique, sanitaire et désormais énergétique. À 10h00, «les ministres compétents» se réuniront autour de lui à l’Élysée. La première ministre Élisabeth Borne, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal et les ministres chargés de la Transition énergétique Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher, ainsi que des experts sont attendus.

D’après l’Élysée, ce Conseil de défense a «pour objectif de faire le point sur la situation de notre approvisionnement en gaz et en électricité pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver». Il se penchera aussi sur «la solidarité énergétique européenne», alors que les prix de gros de l’électricité pour 2023 en Allemagne et en France ont battu vendredi de nouveaux records à respectivement 850 euros et plus de 1000 euros le mégawattheure (MWH). Plusieurs scenarii devraient être abordés avec le chef de l’État. Selon «Le Point», la France redouterait certaines tensions avec l’Allemagne qui demanderait du gaz français en échange de son électricité.

Un contexte géopolitique instable

En effet, les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris. Les Européens se préparent à un possible arrêt total, en rétorsion aux sanctions prises contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Le géant Gazprom a ainsi annoncé cette semaine la fin de ses livraisons à Engie. La situation est également tendue du côté de l’électricité, en raison de l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion. Élisabeth Borne a ainsi mis la pression sur EDF en lui demandant jeudi de tenir son calendrier de maintenance des réacteurs pour éviter à la France de devoir redémarrer une centrale à charbon.

«Cela fait des mois qu’on se prépare pour éviter des coupures. Si on baisse notre consommation de gaz de 10% il n’y aura pas de restrictions. C’est atteignable», a ajouté la première ministre sur France Inter. «Si on ne fait pas ces économies, si l’hiver est froid, il pourra y avoir des restrictions mais elles ne concerneront pas les ménages», a-t-elle ajouté, en précisant qu’elle présenterait «fin septembre-début octobre» les scenarii envisagés.

De son côté, Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie, s’est déclarée jeudi «confiante» sur la «possibilité de passer l’hiver sans gaz russe», qui ne représente plus que 9% de l’approvisionnement en France. Elle a précisé sur LCI que «les 100% de remplissage de nos stocks de gaz» seront effectifs «avant le 1er novembre, date fixée par le gouvernement». Auprès du Figaro, l’expert en politique énergétique Fabien Bouglé, alertait : «Si Emmanuel Macron entame avec ce Conseil de défense une véritable  »disruption énergétique » à la française au lieu de s’enferrer dans le modèle de nos voisins allemands qui est un échec retentissant, alors là oui cette rencontre au sommet aura du sens. Mais il est à craindre qu’il n’aboutisse in fine qu’à des mesurettes sparadrap dans une logique de communication politique».

Enfin sur la forme, les oppositions s’inquiètent d’un «contournement du Parlement» avec l’utilisation du Conseil de défense. Marine Le Pen a estimé que «le président de la République contourne le Parlement pour gérer la crise avec un Conseil de défense énergétique» dans une lettre adressée à Élisabeth Borne. «Ne voyez pas ça comme une enceinte secrète, c’est vraiment un travail collégial, collectif», a répondu le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

(Le Figaro)

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