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L’Irak revendique un rôle de «pilier de stabilité» avec la conférence de Bagdad

(Rome, 28 août 2021). L’Irak revendique un rôle de « pilier de stabilité » au Moyen-Orient en organisant la Conférence pour la coopération et le partenariat à Bagdad en présence des « poids lourds » de la région. De l’Iran à l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis au Qatar, de la Jordanie à l’Égypte en passant par la Turquie et le Koweït : neuf pays ont participé (presque) tous au plus haut niveau au sommet organisé par le Premier ministre irakien, Moustafa Al-Khadimi, avec l’aide du Président Emmanuel Macron, arrivé aujourd’hui en Irak où il y restera jusqu’à demain. Le communiqué final de la conférence met l’accent « sur les efforts diplomatiques inlassables de l’Irak pour parvenir à un terrain d’entente aux niveaux régional et international afin de renforcer les partenariats politiques, économiques et sécuritaires, d’adopter un dialogue constructif et de consolider les ententes fondées sur des intérêts communs ». En fait, le seul résultat concret a été de mettre en place « un comité de suivi composé des ministres des Affaires étrangères des pays participants, afin de préparer les futures sessions régulières de la Conférence et de discuter des projets économiques et d’investissement stratégiques proposés par l’Irak ». Il faut reconnaître que mettre dans la même salle des ministres de pays rivaux comme l’Iran et l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Turquie, les Émirats arabes unis et le Qatar, n’est pas évident, comme le rapporte la Rédaction de l’agence «Nova News».

Il convient de noter l’absence de la Syrie, qui n’a pas été conviée afin de « ne pas créer de controverse » comme l’admettent les organisateurs irakiens eux-mêmes. Le média kurdo-irakien « Rudaw » souligne la dénonciation lors du sommet des ministres des Affaires étrangères de Turquie et d’Iran, respectivement Mevlut Cavusoglu et Hossein Amir-Abdollahian, au sujet d’une prétendue « ingérence étrangère » dans les affaires régionales. A vrai dire, même le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a fait une référence assez explicite à la « non-ingérence dans les affaires intérieures » des pays de la région, faisant notamment référence à l’Irak. L’hôte Al-Khadimi lui-même a déclaré que « la convocation de cette conférence à Bagdad incarne la vision de l’Irak quant à la nécessité d’établir les meilleures relations possibles avec les pays du monde, sur la base des principes fondamentaux de la coopération, de l’intégration, de la non-ingérence dans les affaires intérieures et de la prédominance du langage du dialogue, de la collaboration et du respect mutuel ». Le Premier ministre a souligné « le rôle historique de l’Irak en tant que pilier de la stabilité dans la région : nous avons posé des bases solides pour définir ce rôle, à commencer par le refus d’utiliser les terres irakiennes comme une arène de conflits régionaux et internationaux, ou comme un tremplin pour une agression contre ses voisins ».

Le Premier ministre de Bagdad a également rappelé « la rencontre de Son Eminence, le Grand Ayatollah Ali al-Sistani, connu pour ses excellentes positions humanitaires et patriotiques, avec Son Eminence Sa Sainteté le Pape François », un événement qui « a représenté un saut qualitatif dans les fondements de la tolérance et la fraternité humaine ». Le pays arabe à majorité chiite, ajoute l’agence Nova, organisera le 10 octobre des élections législatives anticipées, qui s’annoncent déjà problématiques, compte tenu des fortes divisions qui animent la politique irakienne. « Nous avons demandé à la communauté internationale de soutenir les élections par le biais d’équipes de surveillance. Nous avons reçu des réponses favorables des organisations internationales et régionales et de pays amis. Le peuple irakien a eu recours à la voie démocratique pour déterminer ses options », a déclaré Al-Khadimi, excluant « tout retour au passé » et à la dictature.

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