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Afghanistan: Mario Draghi, «l’Europe sera à la hauteur en matière d’accueil et de sécurité. Prévenir les infiltrations terroristes»

(Rome, 17 août 2021). Du premier ministre, une pensée particulière aux familles des 54 Italiens morts en vingt ans de mission. « Leur sacrifice n’a pas été vain ».

« L’Europe sera à la hauteur de la tâche qui lui est confiée pour faire face à la crise afghane ». Le Premier ministre Mario Draghi en est certain, expliquant qu’il s’est entretenu avec la chancelière allemande Angela Merkel. « Nous sommes tous conscients que la coopération est absolument nécessaire pour répondre à deux objectifs : l’accueil et la sécurité », ajoute-t-il, comme le rapporte le site de la chaine italienne «Tgcom24».

« La priorité – réitère un porte-parole de l’UE – est l’évacuation des Afghans travaillant pour les Etats de l’UE, mais nous travaillons pour une approche globale » des migrants en provenance d’Afghanistan.

Le sujet le plus brûlant reste celui de l’accueil, souligne Draghi sur TG1, « de tous ceux qui nous ont aidés en Afghanistan ces dernières années et leurs familles, ceux qu’on appelle les « collaborateurs ». Mais aussi l’accueil de tous ceux qui, ces dernières années, ont œuvré pour défendre les libertés fondamentales, les droits civils, et les droits des femmes », a-t-il fait valoir.

Un plan « complexe » qui nécessite une coordination étroite entre tous les pays, « en premier lieu les pays européens ». Une union qu’il faut aussi maintenir en matière de sécurité où il faut « prévenir les infiltrations terroristes ». Des thèmes que Draghi entend mettre sur la table du G20, qu’il a identifié comme le forum naturel pour « démarrer la coopération » étant donné que d’autres pays comme « la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite, la Turquie » seront concernés.

Entre- temps, les opérations de rapatriement depuis l’Afghanistan se poursuivent. Le Premier ministre adresse ensuite une pensée à ceux qui ne sont pas revenus de cette région tourmentée, à savoir les 54 Italiens qui ont perdu la vie au cours de cette mission de 20 ans. « Leur sacrifice n’a pas été vain, souligne-t-il, pour moi et pour les Italiens, ce sont des héros ».

Mais c’est tout le front politique italien qui avance sur la crise afghane. Du Parti démocrate, le secrétaire Enrico Letta appelle à la mobilisation nationale pour « aider ceux qui restent et accueillir ceux qui fuient ». Le leader de la Ligue du Nord Matteo Salvini, qui a eu un entretien avec l’ambassadeur d’Afghanistan en Italie, a clairement indiqué que l’Italie ne pouvait être le seul centre d’accueil dans toute l’Europe « invitant tous les pays à faire leur part ».

La nécessité d’une réponse commune de l’UE est également réitérée par le ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, qui invite l’Occident à « une réflexion en profondeur sur les erreurs commises et les leçons à en tirer ». Ce sont des questions qui devront être étudiées en profondeur, mais il faut à l’heure actuelle gérer le présent en assurant les vols humanitaires et en faisant pression sur les talibans pour qu’ils respectent les droits des femmes, « sous peine d’isolement international du pays », a déclaré M. Di Maio lors de son intervention au Conseil des affaires étrangères de l’UE.

Un objectif à ne pas manquer après la fuite désordonnée qui, selon le président de Forza Italia, Silvio Berlusconi, restera comme « une page de honte pour les pays libres » destinée à miner leur crédibilité dans le monde. « L’Occident, l’Europe et même l’Italie ont des devoirs auxquels nous ne pouvons pas nous soustraire, sans manquer aux valeurs et principes sur lesquels est fondée notre idée de civilisation, de liberté et de dignité de la personne ».

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