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Libye: Aguila Saleh contre Saïf al Islam Kadhafi. «Il ne peut pas se présenter à la présidentielle»

(Rome, 02 août 2021). Le fils de l’ancien raïs libyen Mouammar Kadhafi, Saïf al Islam, ne peut se présenter à la présidence du pays, en tant qu’accusé par la Cour pénale internationale. Ces propos ont été tenus par le président de la Chambre des représentants libyenne, Aguila Saleh, sans mentionner spécifiquement Kadhafi. « Les accusés de la Cour pénale internationale ne peuvent pas se présenter aux élections présidentielles », a déclaré le président du parlement de Tobrouk. Les propos de Saleh font suite à une longue interview du fils de l’ancien raïs libyen, réalisée en mai dernier mais publiée le 30 juillet par le journal américain « The New York Times », rapporte l’agence italienne «Nova News».

« La Libye ne restera pas l’otage d’un passé misérable », a déclaré un député, Abou Bakr Saeed, commentant les déclarations de Kadhafi. « Saïf al Islam n’est pas inclus dans la loi d’amnistie générale et n’a pas le droit de se présenter aux élections », a déclaré un autre parlementaire, Misbah Ouhaida, appelant « le procureur général à le convoquer pour terminer l’enquête sur les affaires dont il est accusé contre les Libyens ». Le retour de Saïf al Islam « sera un nouveau chapitre de souffrance pour les Libyens », a déclaré le commentateur politique Ali Abou Zeid, selon qui le fils de l’ancien raïs « essaye d’exploiter la souffrance et le manque de conscience des gens ». En revanche, la réaction d’un autre parlementaire, Rabia Abou Ras, a été positive, selon qui «la sortie de Saïf al Islam en ce moment est un fait positif».

« J’ai été éloigné du peuple libyen depuis dix ans. Je dois revenir lentement, lentement comme un strip-tease », a déclaré Kadhafi. Saïf al Islam, toujours recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, a déclaré au journaliste qu’il était un homme libre, qu’il préparait son retour en politique et a souligné que les rebelles qui l’ont arrêté il y a dix ans seraient déçus par la révolution.

Capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten, dans le nord-ouest de la Libye, il avait été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif. Le groupe le détenant avait néanmoins refusé de le livrer aux autorités ou à la Cour pénale internationale (CPI), qui le recherche pour « crimes contre l’humanité », mais l’avait libéré en 2017. Depuis, sa trace s’est évaporée. « Les hommes qui étaient mes gardes sont maintenant mes amis », a déclaré Saïf al Islam Kadhafi. Interrogé sur le fait de savoir si cela lui avait fait bizarre de chercher refuge dans des maisons libyennes lorsqu’il était en fuite en 2011, il se montre aussi énigmatique que certaines opinions exprimées par son défunt père dans le « Livre vert ». L’article indique que le fils de Kadhafi a profité de son absence de la vie publique ces dernières années, observant les courants politiques du Moyen-Orient et réorganisant discrètement la force politique de son père, comme un « Mouvement vert », ajoute «Nova», mais qu’il n’est actuellement pas intéressé à se présenter à la présidence. Cependant, il se serait dit convaincu que son mouvement politique pouvait restaurer l’unité perdue du pays. « Ils ont violé le pays, il est à genoux », a déclaré Kadhafi. « Il n’y a pas d’argent, pas de sécurité. Il n’y a pas de vie ici. Allez à la station-service : pas de diesel. Nous exportons du pétrole et du gaz vers l’Italie et nous avons des coupures de courant ici. C’est plus qu’un échec. C’est un fiasco », a souligné le fils du défunt raïs libyen. « Nous sommes comme des poissons, et le peuple libyen est comme une mer pour nous », répond Saïf al-Islam. « Sans lui, nous mourons. C’est là que nous recevons du soutien. Nous nous cachons ici. Nous nous battons ici. Le peuple libyen est notre océan », a-t-il dit.

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