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France: qui est Jean Castex le nouveau Premier ministre ?

Jean Castex a été nommé Premier ministre, a annoncé l’Elysée par un communiqué, vendredi 3 juillet. Il va ainsi succéder à Edouard Philippe, qui a passé trois ans à Matignon. Chargé par Emmanuel Macron de gérer avec doigté le déconfinement, au printemps 2020, ce quinquagénaire est encore peu connu du grand public. A l’Élysée, on le présente comme « l’homme de la synthèse entre la haute fonction publique et les élus locaux », et comme « un bon connaisseur de la réalité des territoires ». « C’est un nouveau chemin qui s’ouvre pour la fin du quinquennat », estiment les observateurs.

Cet énarque a fait sa carrière à droite, d’abord aux côtés de Xavier Bertrand, avant de devenir secrétaire général adjoint de l’Elysée en 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Spécialiste du secteur de la santé, c’est aussi un élu local qui a une image d’homme pragmatique. Eléments de portrait. Né en 1965 à Vic-Fezensac (Gers), ville dont son grand-père, le sénateur Marc Castex, a été maire, il fait des études d’histoire à Toulouse, puis Sciences-po et enfin l’Ecole nationale d’administration (ENA). Admis à sa sortie de l’école à la Cour des comptes, « ce fils et petit-fils d’instituteurs fait le choix iconoclaste d’un poste de directeur des affaires sanitaires et sociales (DDASS) dans le Var », indiquent Les Echos. « La santé déjà, et le social. Le terrain et la province ». En clair : il choisit les voies délaissées par les énarques les plus ambitieux. Après le Var, direction le Vaucluse, où il travaille à la préfecture, puis l’Alsace où va présider la chambre régionale des comptes de 2001 à 2005. Retour à Paris en 2005, cette fois dans les cercles du pouvoir. Jean Castex poursuit sa carrière dans le sillage de Xavier Bertrand, explique Le Monde. De 2006 à 2008, il sera son directeur de cabinet, d’abord au ministère de la Santé, alors que Jacques Chirac est à l’Elysée, puis au ministère du Travail, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Cette spécialisation dans le domaine de la santé et du social, ainsi que sa proximité avec l’actuel président de la région Hauts-de-France, lui vaudront parfois l’étiquette de « gaulliste social ».

 

En 2010, il devient conseiller social à l’Elysée. Son prédécesseur, Raymond Soubie, raconte au Journal du dimanche: « Quand j’ai voulu quitter l’Elysée, à l’automne 2010, Nicolas Sarkozy m’a dit : ‘A une condition : trouvez-moi votre successeur’. J’ai invité Jean Castex à déjeuner à l’Elysée. Je l’ai convaincu au dessert ». En 2011, il devient secrétaire général adjoint de l’Elysée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy. En 2017, après l’élection d’Emmanuel Macron, il est nommé délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris. Sa mission consiste à coordonner les actions des différents ministères liés à ces événements (sécurité, transport, écologie, sports, etc..), ce qui lui permet d’approfondir sa connaissance des ministères, estime Yves Delcor, son premier adjoint à Prades, interrogé par France 3. En avril 2020, l’exécutif charge le haut-fonctionnaire de gérer le déconfinement. Par le passé, Jean Castex avait déjà dû gérer des épidémies lors de ses fonctions de directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos) au ministère de la Santé, de 2005 à 2006. Il avait dû y faire face à deux menaces sanitaires : celles du chikungunya et de la grippe aviaire. Il y avait alors travaillé avec le professeur Didier Houssin, directeur général de la santé, devenu depuis président du Comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé, et donc lui aussi au front dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. (TV)

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