Terrorisme-France : policiers percutés à Colombes, le suspect mis en examen et écroué

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Accusé d’avoir foncé en voiture sur des policiers lundi 27 avril à Colombes (Hauts-de-Seine), Youssef T. a été mis en examen et écroué pour «tentative d’assassinats sur personne dépositaire de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste», a annoncé le parquet antiterroriste. Plus tôt ce vendredi, il a été présenté à un juge d’instruction en vue de cette mise en examen.

Selon des sources proches de l’enquête, ce Français de 29 ans animé par une idéologie anti-occidentale et ayant fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) assume «totalement son acte» qu’il aurait commis seul.

Entamée lundi, sa garde à vue a été levée «vendredi matin», a précisé une source judiciaire. Après son défèrement au parquet, une information judiciaire a été ouverte «pour tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste» Sa mise en examen et son placement en détention provisoire avaient été requis par le parquet antiterroriste.

Lundi, vers 17h00, au volant d’une BMW, cet homme inconnu des services antiterroristes avait violemment heurté deux motards de la police nationale qui contrôlaient une voiture, les blessant grièvement aux jambes, et a atteint plus légèrement un policier municipal. Les deux motards ont dû être hospitalisés mais leur jours ne sont pas en danger.

Une lettre d’allégeance à l’EI ainsi qu’un couteau ont été retrouvés dans la voiture du suspect et le parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi des faits mardi après qu’une expertise psychiatrique du suspect a écarté toute abolition ou altération de son discernement. Selon un communiqué du Pnat, le suspect expliquait vouloir se lancer «à corps perdu dans la bataille pour imposer la charia sur l’ensemble de la Terre». Selon une source proche de l’enquête, on retrouve dans «l’exploitation de ses supports numériques» saisis lors d’une perquisition «un intérêt pour l’Etat islamique ainsi que le terrorisme de manière générale.»

Selon une autre source proche de l’enquête, «ce n’est pas un profil de déséquilibré» mais celui de quelqu’un de «très solitaire» qui «assume totalement son acte» et se considère comme un «guerrier» qui évite de cibler les «civils». «Il est porté sur le discours anti-occidental depuis 10 ou 12 ans. Il suit les sujets géopolitiques. Ce n’est pas d’un grand niveau intellectuel mais il suit la situation en Palestine, au Sahel», a ajouté cette source.

«En l’état, il semble avoir agi seul», selon l’une de ces sources. L’enquête préliminaire avait notamment été ouverte pour «association de malfaiteurs terroriste», ce qui laissait entrevoir d’éventuels complices, mais ce chef d’accusation n’a pas été retenu pour l’instant dans l’information judiciaire.

Connu pour des «faits de droit commun anciens», Youssef T. avait fait l’objet d’un rappel à la loi pour outrage à agent en 2014, selon la procureure de Nanterre Catherine Denis, qui a mené les premières investigations avant la saisine du parquet antiterroriste. L’homme n’était «pas fiché S» pour radicalisation. Ses voisins ont décrit à l’AFP un homme «tranquille» et sans «problème». Les investigations sont coordonnées par la brigade criminelle, avec désormais le soutien de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Alors que des photos du suspect en garde à vue ont été diffusées sur les réseaux sociaux, son avocat a indiqué à l’AFP porter plainte pour violation du secret de l’enquête, du droit à la présomption d’innocence et du droit au respect de la vie privée. (Médias)