Ce qui se cache derrière l’abattage d’un avion espion russe. Mystère dans le ciel ukrainien

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(Rome, Paris, 16 janvier 2024). Ces dernières heures, on a appris que l’avion russe Beriev A-50, essentiel à la conduite efficace de la guerre dans le ciel, avait été abattu. Mais la dynamique de l’événement n’est pas claire. Un autre avion russe a également été endommagé

Une chute d’excellence a été signalée ces dernières heures dans le ciel de la mer d’Azov. Selon des sources ukrainiennes et russes, un avion Beriev A-50 Shmel (connu sous le nom de «Mainstay» dans la classification OTAN) a disparu des radars alors qu’il survolait la région de Kyrylivka, dans le sud de l’Ukraine, qui a perturbé les communications avec la structure de commandement de Moscou. Peu de temps après, le pilote d’un chasseur moscovite aurait signalé qu’un «avion identifié avait pris feu et s’était écrasé au sol». Dans les mêmes heures, un «Ilyushin Il-22M» (nom de code OTAN «Coot») avait également été touché et endommagé, écrit Lorenzo Piccioli dans «Formiche.net».

Il existe cependant une discordance entre Kiev et Moscou sur la question de l’abattage. Alors que plusieurs responsables ukrainiens, dont le chef d’état-major Valery Zaluzhnyi, le chef des services de renseignement du ministère de la Défense Kyrylo Budanov et le chef adjoint de la commission de la sécurité nationale, de la défense et du renseignement du Parlement ukrainien Youri Mysiahin, affirment que tant le Beriev A-50 que l’Ilyushin Il-22M ont été touchés par les forces ukrainiennes, des sources russes (principalement du monde des «blogueurs militaires») prétendent que les deux avions ont été touchés par des tirs amis, peut-être dans un objectif de priver l’Ukraine de la reconnaissance de ces tirs/réalisations aussi importantes. Toutefois, d’autres membres du même univers ont qualifié l’option du tir ami de «théoriquement impossible». Une source russe qui prétend être un employé d’une structure de sécurité russe non précisée a affirmé que des acteurs russes non spécifiés avaient créé une «utka» (terme russe, pouvant être traduit littéralement par «canard» mais pouvant être traduit en italien par «canular») sur la responsabilité des forces russes dans l’abattage de l’A-50, afin de rassurer les pilotes russes sur le fait que les missions au-dessus de la mer Noire et de la mer d’Azov sont toujours sûres, et qu’une erreur humaine est à l’origine de l’accident.

Le Beriev A-50 représente l’équivalent russe de l’avion E-3 «Sentry» de l’OTAN, communément connu sous le nom d’Awacs (Airborne Warning and Command System). Ce type d’avion, bien que moins sophistiqué que la version occidentale, joue un rôle fondamental dans la conduite des opérations des VKS, les forces aérospatiales de Moscou : l’important système de surveillance radar installé dans un dôme rotatif au-dessus du fuselage, avec un rayon de détection nominale de six cent cinquante kilomètres pour les cibles aériennes et de trois cents kilomètres pour les cibles de surface, permet en effet à cet avion à la fois de faciliter les opérations de bombardement réalisées à l’aide d’autres avions ou systèmes de missiles, et d’accroître l’efficacité du système de défense anti-aérienne russe. Le rôle du «Coot» est toujours important, mais moins crucial, utilisé à la fois pour les fonctions de commandement et de contrôle aériens et pour les tâches de transmission radio.

«Une perte très importante d’un point de vue opérationnel, une cause d’embarras pour le VKS», a déclaré à la BBC le spécialiste de la guerre aérienne du «Royal United Services Institute», Justin Bronks, qui décrit l’A-50 comme «un commandement clé, une plate-forme de contrôle et de surveillance» qui garantit aux avions et aux systèmes de missiles sol-air russes «des capacités d’alerte précoce à longue portée». Bronks a précisé que l’armée de l’air russe dispose d’«un petit nombre» de ces avions coûteux (les estimations varient de trois à douze unités opérationnelles, dont chacune coûterait environ trois cent trente millions de dollars), et d’«un nombre encore plus réduit d’équipages formés pour mener à bien ce type de mission» : l’équipage de Mainstay est en effet composé d’une quinzaine de personnes, spécialement formées dans le cadre d’un cursus spécifique pluriannuel. «La perte de l’un d’entre eux serait un coup dur».

L’observateur militaire ukrainien Kostyantyn Mashovets a déclaré le 3 janvier que la Russie avait commencé à effectuer des sorties constantes d’avions A-50 en raison de la menace d’attaques ukrainiennes contre les infrastructures militaires russes en Crimée, y compris les actifs de la flotte de la mer Noire.