(Paris, Rome, 8 janvier 2024). Le ministre israélien de la Défense a déclaré que Tsahal était prêt à ouvrir un front avec le Hezbollah et à «copier-coller» à Beyrouth ce qu’il a appliqué à Gaza
Israël entend résoudre la situation à la frontière nord et, bien qu’il ne soit pas intéressé à l’ouverture d’un nouveau front avec le Hezbollah, l’option de la guerre reste sur la table. «Ils voient ce qui se passe à Gaza. Ils savent que nous pouvons le copier et le coller à Beyrouth», a déclaré le ministre de la Défense de Tel Aviv, Yoav Gallant, dans une interview accordée au «Washington Post». «Environ 80.000 personnes doivent pouvoir rentrer chez elles en toute sécurité et nous sommes prêts à faire des sacrifices». La référence est à la population des communautés du Nord d’Israël évacuées ces dernières semaines, écrit Filippo Jacopo Carpani dans «Il Giornale».
«Nous combattrons pendant longtemps et non pas un seul ennemi, mais plutôt un axe construit et dirigé militairement par l’Iran», a ajouté le ministre, soulignant que ce conflit est différent des autres, car l’ampleur des massacres perpétrés par le Hamas Le 7 octobre était différent. «Le Hamas, le Hezbollah et l’Iran devraient-ils être autorisés à décider de la manière dont nous vivons ici en Israël ? Nous ne l’acceptons pas».
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La tension le long de la Ligne bleue ne montre alors aucun signe d’apaisement et les événements de ces derniers jours ont conduit la communauté internationale, États-Unis en tête, à envisager sérieusement la possibilité d’une aggravation du conflit.
Dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 janvier, l’armée de l’air israélienne a mené plusieurs raids contre les positions du Hezbollah, notamment le complexe militaire du village de Marwahin et diverses infrastructures à Aïta al-Chaab. Par ailleurs, à une dizaine de kilomètres de la frontière, un commandant du Hezbollah qui, selon des sources sécuritaires libanaises, avait «un rôle de premier plan dans la direction des opérations militaires dans le sud du pays, a été tué».
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Par ailleurs, dans la nuit du dimanche 7 janvier, un piratage informatique a visé l’aéroport de Beyrouth. Les informations sur les départs et les arrivées ont été remplacées par une déclaration anti-Hezbollah, dirigée contre son chef : «Hassan Nasrallah, vous n’aurez plus de partisans si vous maudissez le Liban par une guerre dont vous assumerez la responsabilité et les conséquences». Le même jour, les avions de chasse d’Israël survolaient la capitale libanaise.
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De leur côté, les miliciens chiites ont endommagé une importante base de contrôle aérien israélienne, qui a continué à fonctionner grâce à des systèmes d’urgence. Selon ce que rapportent les terroristes, les roquettes ont touché les dômes des radars.
Le chef du Parti de Dieu a également promis de se venger de l’assassinat du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, éliminé lors d’un raid de l’Etat hébreu mené dans un des quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, le fief du Hezbollah.