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Le voyage de Blinken et la crainte d’une guerre au Liban. Ce qui peut arriver

(Paris, Rome, 7 janvier 2024). Les responsables américains craignent qu’une guerre entre Israël et le Hezbollah ne puisse conduire à l’implication d’autres milices dans la région et ne soit utilisée par Netanyahu comme une clé de sa survie politique

Aux États-Unis, on craint une guerre à grande échelle entre Israël et le Hezbollah, une éventualité que Joe Biden veut éviter. Le Washington Post a rapporté que certains des conseillers les plus écoutés du président avaient été dépêchés au Moyen-Orient pour éviter une extension du conflit, une hypothèse de plus en plus concrète étant donné que l’État hébreu «a qualifié d’insoutenables les échanges de tirs réguliers entre ses forces armées et le Hezbollah, annonçant que il pourrait bientôt lancer une opération militaire majeure au Liban, nous explique Filippo Jacopo Carpani dans «Il Giornale». Le secrétaire d’État Antony Blinken est également arrivé dans la région pour sa quatrième mission depuis le début de la guerre, afin de convaincre Tel-Aviv de choisir la voie de la négociation avec les miliciens pro-chiites du Hezbollah.

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Les signes de l’ouverture d’un nouveau front ne manquent pas. Tsahal a déployé ses chars à la frontière avec le Pays du Cèdre depuis les premiers jours de la guerre avec le Hamas, deux brigades seront bientôt retirées de Gaza pour être repositionnées le long de la Ligne bleue et des avions de l’armée de l’air israélienne ont survolé Beyrouth ce dimanche 7 décembre. Par ailleurs, les tensions entre les deux camps ont atteint des niveaux élevés à la suite de l’élimination du numéro deux du Hamas à Beyrouth.

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«Nous préférons la voie d’une solution diplomatique, mais nous approchons du point où le sablier va se retourner», a déclaré le ministre de la Défense Yoav Gallant, vendredi 5 janvier. Les responsables américains craignent également que le Premier ministre Benyamin Netanyahu ne considère l’extension de la crise au Liban comme la clé de sa survie politique, à un moment où il fait l’objet de critiques pour son incapacité à empêcher les attaques du 7 octobre.

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Le Washington Post a révélé que, lors de conversations privées, la Maison Blanche a mis en garde Israël, soulignant qu’une escalade le long de la frontière nord serait difficile à gérer pour Tsahal, du fait qu’à l’heure actuelle, leurs ressources et leurs moyens militaires sont dispersés en raison des opérations menées dans la bande de Gaza. En outre, selon une analyse de la «Defense Intelligence Agency», des opérations à grande échelle menées par l’État hébreu au Liban feraient «entre 300.000 et 500.000 victimes et entraîneraient une évacuation massive de les citoyens du nord d’Israël», déjà en partie réalisée avec le retrait de 80.000 personnes de la zone touchée par les attaques des miliciens du Parti de Dieu.

Selon Bilal Saab, l’expert libanais à l’Institut du Moyen-Orient à Washington, le Hezbollah pourrait frapper plus profondément en Israël, en visant des cibles sensibles telles que les usines pétrochimiques et les réacteurs nucléaires, et que son arsenal est plus important et plus avancé que celui utilisé lors du conflit de 2006. Selon l’universitaire, il est également possible qu’une éventuelle guerre ouverte «ne se limite pas à ces deux antagonistes» et que, par conséquent, l’Iran ordonne l’activation de ses milices présentes dans l’ensemble de la région.

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