Poutine. Le général Tricarico après la menace nucléaire: «les avions, les missiles et les sous-marins sont prêts»

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(Paris, Rome, 23 septembre 2022). Après le discours d’hier du président Poutine qui a choqué le monde avec sa menace nucléaire, l’Occident est en état d’alerte maximale. C’est ce que confirme le général italien Leonardo Tricarico, chef d’état-major de l’armée de l’air et conseiller militaire de trois Premiers ministres, qui, dans une interview accordée au quotidien italien « Il Messaggero», rapportée par le journal «Il Tempo», tire la sonnette d’alarme expliquant à quel point il s’agit d’un moment délicat, et que le danger est réel.

Selon le général Tricarico, Poutine est en difficulté à divers points de vue : « Plusieurs signes concordants montrent qu’il a de grandes difficultés. Outre celle militaire qui ressort de son discours, et celles relatives à l’armement qui ressortent lors de sa rencontre avec les fabricants d’armes russes auxquels il a imposés de tout produire localement, un autre signe alarmant est la fuite de ceux qui le peuvent de la Russie, qui ressemble tant aux préliminaires de la chute du mur de Berlin », explique-t-il, précisant que « l’Occident doit réagir » de manière concertée et proportionnée car le danger est réel ».

Le général souligne que le président russe est déterminé à utiliser tous les moyens à sa disposition. « Ses paroles signifient l’utilisation possible d’autres armes létales. Et j’ai du mal à penser à autre chose qu’aux armes nucléaires. Si sous la pression des événements, c’est finalement sa décision, il faut comprendre quelle option choisira-t-il entre les armes nucléaires tactiques et intercontinentales. Adoptera-t-il l’option la moins meurtrière ? Et contre quelle cible ? » s’interroge le général, qui rappelle aussi comment l’Occident « peut s’appuyer sur un éventail d’options tout aussi large, allant des avions prêts à décoller en quelques minutes, aux obus d’artillerie, aux missiles et aux sous-marins dotés d’armes nucléaires ».

Malgré l’espoir de parvenir à un cessez-le-feu et à des négociations, le général Tricarico se dit préoccupé par l’attitude de l’Amérique et du président Biden. « Pas même devant l’Assemblée des Nations Unies, le président Biden n’a fait la moindre allusion à la nécessité d’une trêve et d’une négociation ». Pour Tricarico « nous aurions dû intervenir dès le premier instant, lorsque Poutine a commencé à bombarder délibérément des civils. C’est la ligne rouge franchie par Milosevic et Kadhafi. Nous sommes intervenus à l’époque, pourquoi pas maintenant ? Nous sommes déjà en guerre avec la Russie », conclut le général.