(Rome, 14 juillet 2022). Le président de la République a renoué jeudi avec la traditionnelle interview présidentielle le jour de la fête nationale. Il a répondu aux questions des journalistes Caroline Roux et Anne-Claire Coudray dans les jardins de l’Elysée et en a profité pour faire plusieurs annonces.
Deux ans qu’il ne s’était pas prêté à l’exercice. Le président de la République s’est de nouveau plié à la traditionnelle interview du 14-Juillet, jeudi, depuis les jardins de l’Elysée. Emmanuel Macron, qui a été interrogé pendant une heure par les journalistes Caroline Roux et Anne-Claire Coudray, en a profité pour faire plusieurs annonces : il souhaite mettre en place un « plan de sobriété » dès cet été pour consommer moins d’électricité. Le chef de l’Etat a également assuré vouloir aller « plus loin sur la réforme de l’assurance-chômage ». Voici ce qu’il faut retenir de ses déclarations.
La guerre en Ukraine : un « plan de sobriété énergétique » présenté cet été
Parce que la guerre en Ukraine « va durer », le président de la République a estimé qu’il fallait « nous préparer à un scénario où il faut nous passer en totalité du gaz russe ». Emmanuel Macron, qui a accusé Moscou d’utiliser ce gaz comme « arme de guerre », a expliqué que la France était en train de diversifier son approvisionnement et de reconstituer ses stocks. Il a aussi précisé qu’il fallait « rentrer dans une logique de sobriété ». « Je vais demander à nos administrations publiques, à nos grands groupes, de préparer un plan pour consommer moins cet été ». « Cela passe par l’exemplarité et la responsabilité », a-t-il dit. Il appelle donc les entreprises, les administrations mais aussi les citoyens « à consommer moins ». « On va construire un plan et on va essayer de faire attention à l’éclairage le soir. On va faire un plan de sobriété et de délestage », a-t-il précisé.
La crise climatique : « Accélérer la réponse »
« L’urgence climatique est déjà là », a redit Emmanuel Macron en rendant hommage aux sapeurs-pompiers qui se battent en ce moment contre les incendies, notamment en Gironde. Mais il faut « accélérer la réponse », a-t-il aussitôt reconnu, notamment sur les énergies fossiles : « J’ai demandé au gouvernement que la fiscalité qu’on touche dans cette période sur le pétrole aille complètement financer l’accélération de cette transition énergétique ».
L’emploi : aller « plus loin sur la réforme de l’assurance-chômage dès cet été »
« Il n’y a pas de modèle social s’il n’y a pas du travail pour le financer », a déclaré le chef de l’Etat, qui a de nouveau à vanter la valeur travail. « Nous devons aller plus loin » sur la réforme de l’assurance-chômage, annonce Emmanuel Macron, et ce « dès cet été ». Il a cité la réforme du RSA, promesse de son programme présidentiel : « Ils doivent s’engager, bien sûr, ceux qui touchent le RSA. Personne ne veut rester au RSA ». Sur la formation, le président de la République a également annoncé « une série de réformes » durant son second quinquennat, notamment celle des lycées professionnels. « Au retour de l’été, il faudra un texte de loi sur la réforme du travail », annonce-t-il.
La réforme des retraites : « dès l’été 2023, il faut qu’on ait une première entrée en vigueur »
« Ce sur quoi je me suis engagé, c’est de dire qu’on doit progressivement décaler l’âge de départ légal jusqu’à 65 ans à l’horizon des années 2030 ». Sur la réforme des retraites, qui faisait partie de son programme présidentiel, Emmanuel Macron a son plan en tête : « Je pense que dès l’été 2023, il faut qu’on ait une première entrée en vigueur ».
Le président de la République appelle à des « compromis responsables » pour mettre en œuvre une réforme qu’il avait dû avorter lors de son premier quinquennat. « La discussion doit commencer à la rentrée. Au sortir de l’été, il y aura une discussion avec toutes les forces vives de la nation sur tous les sujets, a poursuivi Emmanuel Macron. Il y aura ensuite un travail avec les forces syndicales et patronales, puis avec les forces politiques au Parlement ».
L’Assemblée nationale : « il n’y a de majorité contre le gouvernement qu’avec un attelage baroque »
« Est-ce que vous avez peur de passer un quinquennat à voir vos projets retoqués ? », lui a demandé Anne-Claire Coudray. « Non », a aussitôt répondu Emmanuel Macron. A propos de l’article 2 du projet de loi Covid qui a été retoqué par les oppositions à l’Assemblée, mardi soir, il a évoqué « un coup de chaud nocturne » et « un attelage baroque ». « Je crois à l’esprit de responsabilité de nos oppositions. Des députés LFI, RN, LR ont voté ensemble. Je ne crois pas que les députés LR se soient engagés devant leurs électeurs à voter avec LFI et RN pour empêcher l’instauration d’un pass aux frontières », a taclé le chef de l’Etat.
Covid-19 : « le pic de la septième vague est en train d’être passé »
Emmanuel Macron n’a pas fait d’annonce particulière au sujet de l’épidémie de Covid-19. Il a simplement précisé que « le pic de la septième vague est en train d’être passé ». « On prépare la campagne de rappel pour les plus fragiles », a-t-il également fait savoir.
(FranceTV)