France: Emilie Konig, le visage emblématique des djihadistes français

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(Rome, Paris, 2022). Selon le New York Times, elle est l’une des deux seules femmes dont l’ONU a demandé aux États membres de geler leurs avoirs financiers en raison de liens présumés avec le terrorisme

Parmi les 16 mères djihadistes rapatriées des camps du nord-est de la Syrie (et les 35 mineures) figure également Emilie König, le visage le plus connu du djihadisme féminin français. La jeune femme de 37 ans, originaire de Bretagne, fille d’un policier, s’est convertie à l’islam à l’adolescence et a commencé à porter un vêtement noir typique (abaya) et à se couvrir le visage. De son mariage, elle a eu deux enfants mais a ensuite divorcé de son mari.

Selon Veronique Viriglio de l’agence italienne «AGI», en 2012, elle a fait l’objet d’un documentaire intitulé « Emilie Konig vs Ummu Tawwab » sur les musulmanes de France qui se couvrent le visage. A la fin de la même année, elle part pour la Syrie, laissant ses enfants en France. Selon des sources de presse officielles et institutionnelles, elle était une « éminente propagandiste et recruteuse de l’État islamique », accusée de prosélytisme dans l’intention de commettre des attentats en Occident.

Selon le New York Times, elle est l’une des deux seules femmes pour qui les Nations Unies ont demandé aux États membres de geler leurs avoirs financiers en raison de liens présumés avec le terrorisme. Pour la radio française «Europe1», la jeune femme était la Française la plus activement recherchée par les services de renseignements américains. L’ONU l’avait même inscrite sur sa liste noire des combattants les plus dangereux. La proximité d’Emilie König avec les thèses de l’État islamique est sans équivoque. Dans des vidéos de propagande, elle avait appelé à attaquer les institutions françaises ainsi que les femmes de soldats. Les services de renseignement la soupçonnent également d’avoir recruté pour le compte de Daesh. Sur les dernières images connues d’elle, Emilie König a abandonné le hijab pour la casquette et le legging. Véritable rédemption ou tentative de dissimulation pour celle qui jure ne pas avoir de sang sur les mains ? Certainement, en tout cas, le début d’une stratégie de défense judiciaire, en attendant les premières questions des juges d’instruction, poursuit la radio française.

Fin 2017, après des années de combats, la région séparatiste de Raqqa tombe aux mains des milices kurdes. König et de nombreux autres partisans sont passés sous la garde des Kurdes. Elle a alors présenté ses excuses à sa famille et à la France et a demandé à être rapatriée.
Le 11 janvier 2018, le New York Times lui a fait un profile et décrit les choix difficiles que sa demande de rapatriement a posé aux décideurs politiques en France. En novembre 2019, France TV Info a annoncé que les forces kurdes avaient prévu l’expulsion de 11 citoyens français vers la France, spéculant sur les personnes qui seraient ou non expulsées, et notant que König et deux autres individus avaient été caractérisés comme présentant des signes de radicalisation dangereuse. En France, selon des sources judiciaires, elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Après sa comparution devant le tribunal elle sera mise en examen et emprisonnée à son retour dans son pays natal.