Le libéralisme économique « est au centre de la Constitution libanaise » mais ce système peut fonctionner et porter des fruits seulement si n’est pas annulée et oubliée sa « dimension sociale qui vise à préserver la justice et la dignité humaine ». Ne pas en tenir compte veut dire « jouer avec le destin du Liban » et mettre en danger la survie même de l’entité nationale libanaise. C’est ce qu’a déclaré le Patriarche d’Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Béchara Boutros Raï, au cours de l’homélie de la Messe du 9 mars célébrée en l’église du siège patriarcal de Bkerké, se référant à la déclaration de faillite faite deux jours auparavant par le Premier Ministre, Hassan Diab.
Le 7 mars, dans le cadre d’une conférence de presse, ce dernier avait rendu publique la décision du gouvernement de suspendre le paiement des obligations émises en devises étrangères pour un montant de 1,2 milliards d’USD arrivant à échéance le 9 mars.
Dans son homélie, le Cardinal Rai a rappelé que le secteur bancaire constitue une partie essentielle de l’économie libanaise, un temps florissante, se référant également au rôle important joué par le passé par l’Eglise maronite en ce qui concerne le soutien au développement des instituts de crédit fondamentaux pour favoriser les entrepreneurs et le développement économique. Maintenant, le tête-à-queue du système financier libanais, écrasé par une dette publique insoutenable, constitue un rappel à l’ordre pour les responsables politiques nationaux qui, selon le Patriarche d’Antioche des Maronites, doivent « affronter sans retard » les causes profondes de la crise et frapper « ceux qui ont provoqué l’écroulement de la monnaie nationale ». (FIDES)