(Rome, 16 septembre 2025). L’arrestation en Bulgarie de l’armateur russe Igor Grechushkin, propriétaire du cargo lié à l’explosion du port de Beyrouth en 2020, relance les soupçons autour des circuits opaques qui ont permis l’acheminement de milliers de tonnes de nitrate d’ammonium au Liban. Selon plusieurs sources judiciaires, il s’agirait de l’ancien armateur d’un navire à l’origine du transport de quelque 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées dans le port de Beyrouth
Le propriétaire russe d’un cargo impliqué dans l’explosion du port de Beyrouth en 2020 a été arrêté en Bulgarie, a rapporté la radio nationale bulgare, citée par l’agence italienne «Nove News».
L’armateur Igor Grechushkin a été arrêté le 6 septembre à l’aéroport Vasil Levski de Sofia après son arrivée sur un vol en provenance de Chypre. L’homme est actuellement en détention provisoire. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice libanaise.
Les autorités de Beyrouth préparent déjà les documents nécessaires à sa demande d’extradition. L’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth a fait plus de 200 morts et plus de 6.000 blessés. La déflagration a ravagé de vastes zones de la capitale et causé des dégâts se chiffrant en milliard d’euros.
Il convient de rappeler que plusieurs enquêtes internationales révèlent que la cargaison de nitrate (2.750 tonnes) pourrait avoir été liée à des circuits destinés à l’armée syrienne de Bachar al-Assad, soutenue par le Hezbollah. Des sociétés-écrans, comme la mystérieuse «Savaro Ltd» basée à Londres, apparaissaient au cœur des investigations.
Tandis qu’à Beyrouth, l’enquête était entravée par des interférences politiques. Plusieurs juges instructeurs sont dessaisis ou paralysés par des recours judiciaires. Les familles des victimes dénoncent l’impunité, accusant le Hezbollah et ses alliés d’entraver la justice.
Malgré plusieurs alertes de la douane libanaise, du port et de certains officiers sur la dangerosité du produit, aucune mesure efficace n’a été prise. Le nitrate d’ammonium demeure entreposé dans des conditions précaires, au cœur d’une zone où le Hezbollah exerce une influence aux yeux de tous.
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Selon une source bien au fait, l’interpellation d’Igor Grechushkin, réclamé par la justice libanaise, ravive le dossier. Elle remet en lumière les responsabilités aussi bien nationales qu’internationales et les zones d’ombre entourant le rôle potentiel du Hezbollah, de nombreux responsables sous ses ordres et de l’ancien régime syrien dans ce trafic meurtrier.