Raids israéliens au Yémen. Netanyahou : «nous nous défendrons à tout prix». Les Houthis : «nous attaquerons des cibles civiles à Tel-Aviv»

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(Rome, 20 juillet 2024). Tsahal a confirmé avoir frappé des cibles dans la ville contrôlée par des terroristes pro-iraniens. Selon plusieurs médias arabes, des raffineries de pétrole, une centrale électrique et des dépôts de carburant ont été frappés

La réponse israélienne au drone Houthi qui a frappé Tel Aviv a eu lieu. Samedi 20 juillet, des raids aériens de l’armée de l’air israélienne ont en effet frappé la ville portuaire d’Al Hodeida, contrôlée par les rebelles pro-iraniens. Selon plusieurs médias arabes, 12 avions de chasse, dont des F35, ont participé à l’attaque et des raffineries de pétrole, un dépôt de carburant et la centrale électrique de Ras Khatib ont été frappés. Il s’agissait de la première action offensive directe de Tsahal contre des terroristes soutenus par l’Iran, rapporte Filippo Jacopo Carpani dans «Il Giornale». «L’incendie déclenché actuellement au Yémen est visible dans tout le Moyen-Orient. Le sens est clair : quiconque attaquera Israël paiera le prix fort», a écrit le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant sur X. «Le prix payé à Gaza, au Liban, en Syrie et ailleurs est désormais payé au Yémen. Nous sommes prêts à agir, si nécessaire, contre toute menace». «J’ai un message pour tous les ennemis d’Israël», a fait écho le Premier ministre Netanyahu : «Ne vous y trompez pas, car nous nous défendrons par tous les moyens, sur tous les fronts. Quiconque nous fait du mal paiera un prix très élevé pour son agression».

Dans un premier temps, Al-Arabiya avait rapporté que l’attaque avait été menée conjointement par Israël, les États-Unis et la Grande-Bretagne, mais la nouvelle a été démentie par un haut responsable israélien. «Les raids de l’ennemi israélien sur les installations de stockage de pétrole dans le port d’Al Hodeida ont causé des morts et des blessés», a déclaré le ministère de la Santé contrôlé par les Houthis, sans toutefois préciser le bilan des morts. Pour l’heure, il semble qu’au moins 80 personnes aient été blessées. La même source a qualifié le raid d’«agression brutale» de Tel-Aviv. Mohammed al-Boukhaïti, membre du bureau politique du mouvement islamiste, a menacé de représailles, affirmant que «l’entité sioniste paiera le prix du ciblage d’installations civiles, et nous ferons face à une escalade avec de l’escalade». Le porte-parole du mouvement, Mohamed Abdel Salam, a écrit sur X que l’attaque israélienne visait à «doubler les souffrances du peuple yéménite et à faire pression sur le Yémen pour qu’il cesse de soutenir Gaza». Les Houthis ont déclaré que la ville de Tel-Aviv est une «zone dangereuse», affirmant qu’ils la prendraient pour cible, justifiant cette décision par le fait que, selon eux, l’État hébreu a attaqué des cibles civiles.

Un correspondant local de l’AFP a fait état de «fortes explosions», confirmées aussi par les habitants de la ville, la quatrième du Yémen. S’adressant au journal émirati «The National», un habitant d’Al Hodeïda a déclaré que les détonations ont touché «différentes parties de la ville basse». Un autre riverain a déclaré que «ce sont les explosions les plus fortes depuis le début des attaques contre les Houthis» et d’ajouter que toute la zone portuaire «est désormais entourée d’une épaisse couche de fumée».

Plusieurs vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux et montrent les flammes engloutissant entièrement le port de la ville. Dans l’une d’elles, on peut également voir deux jeunes célébrer le raid israélien contre le régime terroriste qui, depuis novembre dernier, a lancé une série d’attaques contre des navires civils en mer Rouge pour montrer son soutien à la cause palestinienne.

Tsahal a confirmé dans un communiqué avoir mené des frappes aériennes en début d’après-midi contre «des cibles militaires du régime terroriste Houthi dans la zone portuaire d’Al Hodeïda, en réponse aux centaines d’attaques menées contre l’État d’Israël ces dernières années» et avec pour objectif à la fois de nuire financièrement aux rebelles et de les empêcher d’importer des armes d’Iran. L’armée a également déclaré qu’il n’y aurait aucun changement dans les instructions destinées aux civils israéliens et que de nouveaux détails seraient prochainement fournis.

Le raid a été approuvé dans la matinée par le ministre de la Défense Yoav Gallant, à l’issu d’une réunion avec de officiers supérieurs de l’armée, nécessaire pour approuver des actions pouvant potentiellement conduire à une guerre et suivant des plans élaborés à l’avance. Le «Times of Israel» a souligné le fait qu’une telle réunion tenue le jour du Shabbat est inhabituelle.

En outre, selon la Douzième chaîne, avant l’opération, Israël a informé les États-Unis et ses alliés, y compris «prétendument» l’Égypte et d’autres pays de la région. Il semble que Gallant ait déjà communiqué vendredi les plans de Tsahal au secrétaire Américain à la Défense, Lloyd Austin.