(Rome, 06 février 2024). Des milices proches de l’Iran ciblent les bateaux israéliens en mer Rouge en solidarité avec les Palestiniens : « Rome ne doit pas participer aux attaques contre le Yémen ». Antonio Tajani : «nous ne sommes pas intimidés»
L’Italie deviendra une cible si elle participe à des attaques contre le Yémen. Tel est l’avertissement lancé par un haut responsable des Houthis, ces miliciens alignés sur l’Iran qui attaquent des bateaux en mer Rouge en signe de solidarité avec les Palestiniens, rapporte «Il Tempo». Mohamed Ali al-Houthi, chef du Comité révolutionnaire suprême des Houthis, a déclaré au quotidien «La Repubblica» que l’Italie devait rester neutre dans le conflit israélo-palestinien et faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses attaques contre Gaza, ajoutant que ce serait le seul moyen de parvenir à la paix dans la région. « Nous conseillons aux Européens d’accroître la pression sur les responsables des horreurs commises à Gaza. Nos opérations visent à mettre fin à l’agression et à lever le siège. Toute autre justification de l’escalade des Européens est inacceptable », a-t-il prévenu.
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L’Italie a annoncé vendredi qu’elle mettrait à disposition un amiral pour commander une mission navale de l’Union européenne en mer Rouge à laquelle elle a adhéré pour protéger les navires des attaques des milices Houthis. Le mandat de la mission, qui sera lancée à la mi-février, sera de protéger les navires commerciaux et d’intercepter les attaques, mais elle ne participera pas aux attaques contre les Houthis, a assuré le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.
« L’Italie sera une cible si elle participe à l’agression contre le Yémen », a menacé al-Houthi, l’un des principaux dirigeants du mouvement Ansar Allah, les partisans de Dieu mieux connus sous le nom de Houthis. Pour le milicien, « il n’y a pas de blocus en mer Rouge », mais les Houthis viseraient « uniquement les navires associés à Israël, appartenant à des Israéliens, qui se dirigent vers des ports occupés, ou ceux qui entrent dans le port d’Eilat », tandis que « tout navire non lié à Israël ne sera pas touché », a-t-il assuré.
« Nous ne sommes pas intimidés par les menaces des Houthis. Nous défendons le trafic marchand, nous n’attaquons personne mais nous ne voulons être attaqués par qui que ce soit. La circulation maritime est libre : s’il y a des attaques, nous répondrons en défendant les navires marchands italiens. « Cela doit être très clair. Nous ne sommes intimidés par aucune déclaration des Houthis, qui sont une organisation terroriste », a ainsi répondu le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
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« Nous n’avons pas l’intention de fermer le détroit de Bab el Mandeb ou la mer Rouge. Si nous voulions le faire, il y aurait d’autres mesures plus simples que l’envoi de missiles », a assuré al-Houthi. Par conséquent, « les Américains et les Britanniques doivent comprendre qu’à ce stade, nous sommes prêts à réagir et que notre peuple ne connait pas la capitulation. Nos eaux et nos mers ne sont pas le terrain de jeu de l’Amérique », a-t-il déclaré. Les raids américains et britanniques, a-t-il dénoncé, constituent « des agressions illégales et un terrorisme délibéré et injustifié ». Les avions d’attaque américano-britanniques ont lancé 48 frappes aériennes contre le Yémen, touchant Sanaa et al-Hodeida ainsi que d’autres cibles. « Ces bombardements n’affecteront pas nos capacités. Au contraire, ils nous renforceront », a-t-il dit.
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Les forces américaines ont annoncé avoir mené des frappes aériennes contre cinq sites de missiles au Yémen avant-hier (dimanche 4 février), au lendemain d’une vague de frappes aériennes américaines et britanniques en Irak et en Syrie en représailles à l’attaque meurtrière contre les troupes américaines en Jordanie.
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Les Houthis ont commencé à attaquer des navires en mer Rouge en novembre, affirmant qu’ils ciblaient les navires liés à Israël « en solidarité » avec les Palestiniens à Gaza, où Israël est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas. Les forces américaines et britanniques ont répondu par des raids contre les Houthis, qui ont depuis lors désigné les intérêts américains et britanniques comme cibles légitimes.
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