Russie: ce qui arrive à Evgueny Prigozhin, de la Biélorussie au Kremlin

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(Paris, Rome, 10.07.2023). Ces dernières semaines, des nouvelles contradictoires sur le sort de Wagner et de son chef continuent d’affluer. Du «confinement» en Biélorussie au dialogue direct avec Poutine, la situation reste floue, non seulement en ce qui concerne l’avenir de la PMC (Private Military Company), la Wagner

Après les événements fatidiques du 24 juin, un voile de mystère continue de planer sur le sort du leader du groupe Wagner Evgueny Prigozhin. Après avoir fait avorter la soi-disant «marche pour la justice» vers Moscou, l’ex-cuisinier de Poutine était censé se rendre en Biélorussie, conformément aux accords négociés par le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, qui aurait garanti sa sécurité tant qu’il resterait à l’intérieur des frontières de l’Etat qu’il gouverne.

C’est d’ailleurs ce qui semblait s’être passé, lorsque Loukachenko lui-même a confirmé que le chef de Wagner était arrivé sain et sauf sur son territoire. Mais une dizaine de jours plus tard, l’autocrate biélorusse a nié ce qu’il avait précédemment dit, déclarant que Prigozhin et ses hommes étaient toujours en Russie, et qu’ils n’arriveraient peut-être jamais en Biélorussie.

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«Prigozhin n’est pas sur le territoire biélorusse. Il est à Saint-Pétersbourg… peut-être que ce matin il est allé à Moscou», tels étaient les déclarations de Loukachenko le 6 juillet, nous explique Lorenzo Piccioli dans les colonnes du quotidien «Formiche».

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Entre-temps, le leader de Wagner avait commencé à diffuser quelques messages sur les chaînes Telegram (toujours son moyen de communication préféré), offrant sa version des faits sur ce qui s’était passé dans la nuit du 24 juin et sur les causes qui l’avaient d’abord poussé à se lancer dans une telle entreprise, puis à y renoncer ; dans d’autres messages, Prigozhin s’est insurgé contre le système médiatique russe, l’accusant de profit, de pillage ou exhortant encore ses fans à soutenir le groupe Wagner et déclarant qu’«il y aurait bientôt d’autres victoires».

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Ce matin, le journal français «Libération» révèle que Prigozhin serait au Kremlin depuis au moins le samedi 1er juillet, après avoir été convoqué pour s’entretenir non seulement avec le président Vladimir Poutine mais aussi avec d’autres dirigeants importants de l’État tels que Viktor Zolotov, chef de Rosgvardia (la Garde nationale de la Fédération de Russie) et Sergueï Naryshkin, directeur du service de renseignement extérieur SVR.

Quelques heures plus tard, la confirmation arrive directement du Kremlin par l’intermédiaire du porte-parole Dmitri Peskov, qui admet que la rencontre entre Poutine et Prigozhin a eu lieu le 29 juin. Cette réunion aurait réuni 35 personnes, dont des dirigeants de la Fédération de Russie et des chefs du groupe Wagner. Selon le porte-parole, Poutine aurait exprimé son appréciation quant au comportement de Wagner tant en ce qui concerne l’opération militaire spéciale que les événements du 24 juin, offrant aux wagnériens de nouvelles opportunités d’emploi. Pour leur part, ces derniers auraient souligné qu’ils étaient de fervents partisans et des soldats loyaux envers le chef de l’État et le commandant suprême, affirmant également qu’ils étaient prêts à continuer à se battre pour la mère patrie.

Selon «Institute for the Study of War», ISW, l’Institut pour l’étude de la guerre, le dirigeant de la Fédération de Russie aurait des difficultés à gérer l’épineux dossier de Wagner : un document confidentiel du Kremlin admettrait le fait qu’ils sont bien plus compétents et professionnels que les forces régulières, et renoncer à ces ressources à un moment crucial de la guerre pourrait s’avérer contre-productif. En outre, comme en témoigne le NYT, Prigozhin et ses hommes bénéficieraient toujours d’un bon soutien populaire, quoique dans une moindre mesure que les mois précédents.

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L’alternance d’informations contradictoires ne contribue certainement pas à clarifier la situation chaotique de la Russie «post-soulèvement» et les sommets affectés par les événements récents. Alors qu’hier des sources russes faisaient état du retrait du chef d’état-major Valery Gerasimov de la direction des opérations militaires en Ukraine, aujourd’hui le même général réapparaît, pour la première fois depuis le 24 juin, dans une vidéo le montrant engagé dans la gestion opérationnelle du conflit.

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Il y a quelques semaines, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou était également impliqué dans une affaire similaire.