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Hiroshima comme Yalta mais cette fois pour l’après-Poutine

(Paris, Rome, 20.05.2023). Parcours et récurrences historiques entre le Japon et l’Ukraine. La première ville détruite par une bombe atomique accueille, 78 ans plus tard, un sommet international qui pourrait, en sens inverse,  jouer le rôle qu’avait joué Yalta, où la ville de Crimée que les Américains, les Britanniques et les Soviétiques ont décidé des arrangements d’après-guerre

Moscou et Pékin assistent, impuissants, à la monopolisation de Zelensky qui, depuis des semaines, se procure des armes de plus en plus sophistiqués et mobilise l’Occident contre la Russie de Poutine. Lors du G7 en cours au Japon, avec vue de la Chine, le président ukrainien a réussi à placer au centre du sommet des pays les plus avancés économiquement de la planète, la tragédie de son peuple massacré par l’invasion déclenchée par le Kremlin contre Kiev.

Un résultat inimaginable il y a encore quelques mois, nous explique Gianfranco D’Anna dans les colonnes du quotidien «Formiche», qui transforme Hiroshima en une sorte de Yalta et qui laisse penser que les États-Unis, l’Europe et la Grande-Bretagne préfigurent déjà stratégiquement et politiquement les arrangements de l’après-guerre et probablement de l’après-Poutine. Des scénarios qui marquent en partie l’élaboration et la métamorphose de la tragédie historique de la première ville détruite par l’explosion d’une bombe atomique. Après avoir visité toutes les capitales européennes, dont le Vatican, Volodymyr Zelensky en route pour le Japon, n’a pas manqué d’assister au sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite.

En plus d’obtenir une déclaration commune solennelle des dirigeants du G7 («Nous, les dirigeants du G7, avons réaffirmé notre engagement à faire front commun contre la guerre d’agression illégale, injustifiable, et non provoquée, de la Russie contre l’Ukraine… Notre soutien à l’Ukraine ne faiblira pas… »), le président ukrainien regardera dans les yeux et plaidera sa cause, parmi les autres protagonistes du contexte mondial élargi, auprès du président brésilien Lula et du premier ministre indien Modi, tellement plus proches de la Russie que de l’Occident. La prochaine étape pour le globe-trotter Zelensky sera le sommet de l’OTAN qui se tiendra les 11 et 12 juillet à Vilnius, la capitale de la Lituanie.

Parmi les appréciations et les engagements exprimés à Hiroshima en faveur de l’Ukraine, figurent les discours de la Première ministre Giorgia Meloni exprimés lors des entretiens avec le président américain Joe Biden et avec le président français Emmanuel Macron, qui ont été les plus marquants. Parallèlement à son soutien à Kiev, l’Italie a confirmé à Washington la désactivation définitive du protocole avec Pékin sur la route dite de la soie, considérée comme un cheval de Troie de l’omniprésence du renseignement chinois sur les infrastructures stratégiques de sécurité nationale de notre pays. Les entretiens qui ont eu lieu entre Biden et Meloni, ont porté sur la visite officielle prévue à la Maison Blanche que la Première ministre devrait effectuer d’ici l’été.

En marge des réunions officielles, Zelensky a informé le G7 du calendrier de la lenteur de la contre-offensive qui porte déjà de sérieux revers à l’armée russe. Selon les stratèges militaires, les troupes de Moscou tombent dans le piège de Bakhmout, utilisé par les Ukrainiens pour détourner l’attention des commandants russes du véritable objectif de la contre-offensive : contourner le front entre le fleuve Dniepr et Marioupol et isoler la Crimée.

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Le fait que les Patriotes américains abattent les missiles hypersoniques russes, passés pour indétectables, et le bombardement continu des villes ukrainiennes, au lieu de défendre leurs propres troupes, ne font qu’aggraver davantage la situation de Moscou. En cas de percée du front par les forces de Kiev, les analystes prédisent l’implosion de l’armée russe et une prise de décision critique conséquente du Kremlin qui pourrait laisser le monde en haleine, en raison de l’éventuelle menace de recourir aux armes nucléaires tactiques.

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Un cauchemar bien présent à Hiroshima, où les faibles espoirs de paix se révèlent dans les rencontres que Zelensky et le président russe Vladimir Poutine ont acceptées avec les envoyés spéciaux du pape François, le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne se rendra à Kiev, et Mgr Claudio Gugerotti, préfet du dicastère du Vatican pour les Églises orientales, qui partira pour Moscou.

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Un double signal provenant de la ville japonaise épicentre de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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