Turquie: Kemal Kilicdaroglu pourrait battre Erdogan qui tremble à l’approche des élections

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(Rome, Paris, 08.05.2023). Une semaine avant les élections présidentielles et législatives en Turquie, un pays frappé par une grave crise économique ainsi que par un tremblement de terre qui, le 6 février dernier, a fait plus de 50.000 morts et plus de 5,9 millions de déplacés dans ses provinces méridionales, où des élections qui verront le président Recep Tayyip Erdogan confronté à un défi sans précédent, tandis que le soutien continue de croître pour son challenger numéro un, le chef de l’opposition Kemal Kilicdaroglu qui dirige le Parti républicain du peuple (CHP) et une alliance de six partis de centre-gauche.

Selon le quotidien «Il Tempo», les sondages prédisent pour ce rendez-vous électoral une participation record, qui pourrait sonner le glas des 20 ans de règne d’Erdogan. Par ailleurs, les provinces touchées par le dernier tremblement de terre ne voteront pas, dont la plupart étaient des bastions d’Erdogan et de son parti l’AKP. Le président du Conseil électoral suprême, Ahmet Yener, a déjà annoncé qu’au moins un million d’électeurs dans les zones touchées par le tremblement de terre ne pourront pas voter parce qu’ils sont déplacés. Mais si Kemal Kilicdaroglu remporte effectivement les élections, certains analystes pensent qu’Erdogan pourrait ne pas lui céder facilement le pouvoir.

En Turquie, les élections ont lieu tous les cinq ans. Les candidats à la présidence peuvent être désignés par les partis ayant dépassé le seuil de 5 % des électeurs lors des dernières élections législatives ou par ceux qui ont recueilli au moins 100.000 signatures en faveur de leur candidature. Le candidat qui a obtenu plus de 50 % des voix au premier tour est élu président, et si cela ne se produit pas, un second tour est organisé entre les deux candidats qui ayant obtenu le plus de voix. Les élections législatives se tiennent en même temps que les élections présidentielles. La Turquie applique un système de représentation proportionnelle au parlement, selon lequel le nombre de sièges qu’un parti remporte dans la législature de 600 sièges est directement proportionnel aux votes qu’il a obtenus.