Une pluie de roquettes frappe Israël depuis le Liban, «la pire attaque depuis 2006»

(Rome, Paris, 06.04.2023). Les sirènes retentissent en Galilée occidentale. Benyamin Netanyahu convoque le Cabinet de sécurité pour ce soir. La région au centre des tensions est celle où opèrent les soldats italiens de la Finul

La tension monte entre Israël et le Liban. Des dizaines de roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban visant les régions de Shlomi et de Betzet, tandis que des sirènes ont retenti dans diverses parties de la Galilée occidentale. Selon « Kan TV », il s’agit de l’attaque la plus grave ayant touché Israël à partir du territoire libanais depuis la guerre de 2006. Les rumeurs de riposte de l’artillerie israélienne ont été démenties, du moins pour le moment. Celle-ci aurait bombardé la périphérie d’al-Qolaïlé, au sud du Liban, et des zones agricoles entre les localités d’al-Qolaïlé et Maaliyé, rapporte le quotidien italien «Il Giornale».

La région est celle où opèrent les soldats italiens de la Finul, la mission des Nations unies chargée de surveiller la fragile trêve entre les deux pays. Comme l’a rapporté l’agence «ANSA», les hommes du contingent ont reçu l’ordre de se réfugier dans les bunkers de leurs bases selon la procédure habituelle des commandements. Dans un communiqué, la Finul a précisé que le général Aroldo Lazaro, chef de la mission, est entré en contact avec les autorités libanaises et israéliennes. « La situation est extrêmement grave et la Finul appelle au calme et à éviter l’escalade », a-t-il dit.

Les médias parlent d’une attaque qui a duré une dizaine de minutes et qui a fait au moins deux blessés. Selon les chaînes israéliennes, une centaine de roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban et nombre d’entre elles ont été interceptées par le système «Iron Dome». L’indication fournie par les médias libanais est différente. La chaine «Al Manar», citant des sources sécuritaires à Beyrouth, parle d’une « vingtaine » de missiles. Israël, par l’intermédiaire du porte-parole de la défense, a indiqué que 34 roquettes ont été tirées, dont 25 ont été interceptées par «Iron Dome» et qu’au moins cinq sont tombées sur le territoire de l’État hébreu, blessant légèrement deux personnes et causant quelques dégâts.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a convoqué le Cabinet de sécurité pour ce soir, où il discutera non seulement des tensions à Jérusalem et le long de la bande de Gaza, mais aussi de ce qui s’est passé aujourd’hui à la frontière avec le Liban. Depuis le pays des cèdres, le Hezbollah, fait savoir qu’il n’est pas impliqué dans l’affaire, parlant d’une orientation des groupes palestiniens. « Nous ne répondrons pas de cette manière à aucune action israélienne », ont déclaré des sources du mouvement chiite à la chaine Al-Arabiya. Il semble cependant peu probable que le Hezbollah n’ait pas été au courant de l’attaque ou ait eu connaissance de mouvements suspects dans les camps palestiniens du sud du Liban, à savoir que le parti de Dieu gouverne de facto le sud du Liban.

Il convient de souligner la nouvelle d’hier selon laquelle le chef politique du Hamas, Ismail Haniyeh, est arrivé au Liban. Comme l’a rapporté « Middle East Monitor », le porte-parole du Hamas au Liban, Walid Kilani, a déclaré que la visite de Haniyeh sert à confirmer ce qui a déjà été décidé lors d’autres réunions « pour coordonner les positions et renforcer la Résistance contre l’ennemi israélien ». Il convient également de noter qu’aujourd’hui, une rencontre avec Hassan Nasrallah, le chef du groupe chiite pro-iranien Hezbollah, est prévue. Il devient impossible de ne pas remarquer le mystérieux timing entre la visite du chef du Hamas, les affrontements dans la Ville Sainte et les tirs de roquettes vers le nord d’Israël.
L’organisation du Jihad islamique, citée par la presse israélienne, a salué le lancement des roquettes sur Israël, le qualifiant d’«acte héroïque», notant que « toutes les forces de résistance se tiennent sur un même front contre l’ennemi sioniste ». Selon le porte-parole de Tsahal, le Hamas est responsable des tirs depuis le Liban.