(Rome, 31 juillet 2022). Au même endroit que la puissante explosion il y a deux ans dans un dépôt de matériaux inflammables, un incendie actif depuis plusieurs jours, généré par le grain fermenté en raison des températures élevées, a provoqué l’effondrement des structures hautes de 48 mètres
Certains des silos à grains, restés debout dans le port de Beyrouth, après l’explosion dévastatrice qui a détruit le port et une partie du centre-ville il y a deux ans, se sont effondrés, ont rapporté les médias locaux.
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Ce qui a provoqué l’effondrement des structures, c’est l’incendie qui, il y a une semaine, avait investi les réserves de céréales, fermentées et brûlées en raison des températures élevées, sans que les pompiers ne puissent le maîtriser. On ne sait pas encore si l’accident survenu cet après-midi a fait des victimes, rapportent les médias et de témoins se trouvant sur place.
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La partie nord des silos s’est effondrée, soulevant un important nuage de poussière et émettant un bruit qui rappelle celui d’une explosion. Après le début de l’incendie, le Premier ministre Najib Mikati a prévenu qu’une partie des silos risquait de s’effondrer et a appelé l’armée et la direction de la gestion des catastrophes à rester en état « d’alerte maximale ». Au total, 3.000 tonnes de grains et autres céréales étaient encore stockées dans les silos du port qui, après l’explosion d’il y a deux ans, n’ont pas pu être retirés en raison du risque d’effondrement.
Il convient de rappeler la pénurie de pain qui frappe le pays : Les dommages ont considérablement réduit les capacités de stockage du pays qui, par ailleurs, importait 80% de ses besoins en farine d’Ukraine. Résultat, le Liban est désormais touché par une grave pénurie de pain. Les files d’attente se forment dès l’aube devant les rares boulangeries encore fournies. Les Libanais sont contraints d’attendre sous une forte chaleur pendant des heures pour obtenir un paquet de pain, et les frictions se multiplient entre des clients tendus et fatigués, qui assistent à un trafic de pain sans précédent, mené par les «réfugiés» syriens. Le ministère de l’Économie accuse certaines boulangeries de stocker la farine subventionnée ou de l’utiliser dans la production de produits non subventionnés. Les boulangeries accusent, elles, la Banque centrale de ne pas ouvrir les lignes de crédit suffisantes à l’importation. Pour assurer le ravitaillement, le Parlement a approuvé mardi un prêt de 150 millions de dollars de la Banque mondiale (BM) destiné à financer les importations de blé.
Ce calvaire dure depuis deux semaines, et malgré les promesses d’amélioration faites par les autorités, la situation ne cesse d’empirer. Le blé est l’une des rares denrées qui restent subventionnées par l’État depuis la crise sans précédent qui a plongé dans la pauvreté plus de 80% de la population, selon les organisations internationales.
La structure, haute de 48 mètres et vieille de cinquante ans, avait résisté à la déflagration survenue le 4 août 2020 d’un entrepôt de produits explosifs, protégeant la partie ouest de la capitale libanaise de l’onde de choc.
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L’explosion du dépôt – qui contenait du nitrate d’ammonium, du nitrate de sodium et d’autres substances dangereuses – a tué 216 personnes et en a blessé plus de 6.000. En avril, le gouvernement libanais a ordonné la démolition des structures mais l’opération a été suspendue en raison de l’opposition des proches des victimes, qui veulent transformer la zone en mémorial.