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La réunion secrète du 007: «Poutine est en train de perdre. Voici ses prochains mouvements»

(Paris, 27 mars 2022). Il est difficile de comprendre quels sont les plans de Vladimir Poutine en Ukraine, nous apprend Federico Giuliani sur les colonnes du quotidien italien «Inside Over». Nous ne savons pas, par exemple, quel est l’état réel de l’armée russe engagée au front : les hommes du Kremlin sont en difficulté, décimés par d’excellentes pertes et englués dans des problèmes logistiques assez abjects, ou l’impasse qui en résulte, bien différente de la marche initiale ardue, s’inscrit-il dans un plan d’usure décidé à la table ? Et encore : l’opération spéciale décidée par Moscou était-elle vraiment censée être une «blitzkrieg» (une guerre éclair), devant être déclenchée et terminée en une dizaine de jours, ou tout se déroule-t-il comme prévu, comme l’a récemment confirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov ?

Il est impossible d’avoir une vision complète de la situation étant donné la propagande croisée qui occulte le cours du conflit ukrainien. D’une part, en effet, l’appareil de communication de Kiev ébranle l’opinion publique en tirant des chiffres et des données, presque en temps réel, qui mettraient en lumière la défaite de l’ennemi, entre soldats tués et des véhicules à moitié détruits. De l’autre, on retrouve le récit de Moscou, qui se dresse non seulement en niant les chiffres ukrainiens, mais en soulevant des hypothèses de laboratoires obscurs implantés en Ukraine et de nazis infiltrant le système politique ukrainien.

La réunion secrète en Italie

Au milieu de cet océan de faits inconnus, les États-Unis et l’Europe ont pour tâche de surveiller les manœuvres de Vladimir Poutine et d’empêcher les prochaines, avant qu’il ne soit trop tard. Ce n’est pas un hasard si, selon ce qui a été rapporté par «La Repubblica», un sommet secret entre les renseignements occidentaux a été organisé à Rome le 24 mars. Au moment même où se déroulait le sommet de l’OTAN à Bruxelles, le directeur de la CIA, William Burns, le directeur de l’AISE, le général Giovanni Caravelli, ainsi que des chefs des forces anglaise, allemande et les services français sont réunis autour d’une table au siège de l’AISE, le service de renseignement extérieure.

Apparemment, Burns aurait choisi le quartier général italien, ce qui confirmerait le caractère stratégique de l’Italie au sein de l’Alliance atlantique, au grand dam des Britanniques qui auraient levé le nez. Rappelons que le 14 mars dernier, l’Italie a été le théâtre d’un autre événement clé important : la rencontre entre le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et son homologue chinois Yang Jiechi. Pour en revenir au présent, que s’est-il passé à Rome ? Les services de renseignement présents ont comparé leurs informations, fait le point sur la situation et émis des hypothèses sur ce qui pourrait se passer à court et moyen terme.

Les estimations du renseignement

Le tableau dressé par les 007 pourrait se résumer en ces termes. L’armée russe pourrait encore disposer de trois à quatre semaines d’autonomie pour pouvoir agir sur le territoire ukrainien. Sans surprise, Moscou a déjà modifié son plan d’action en ce qui concerne le prétendu «blitzkrieg» initial. On parle d’une éventuelle conquête du Donbass, y compris de la ville torturée Mariupol, dont la chute est attendue dans les prochaines 72 heures.

Selon cette lecture, poursuit Federico Giuliani, le Kremlin aurait également abandonné l’idée de conquérir Kiev et le reste de l’Ukraine, afin de concentrer toutes les dernières forces restantes dans le sud du pays. La prochaine cible pourrait donc être Odessa. Calendrier en main, la Russie a jusqu’au 9 mai prochain, jour où la Fédération de Russie célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie, survenue à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A cette date, Poutine pourrait revendiquer les conquêtes réalisées dans le sud de l’Ukraine.

« Ils sont en train de perdre », murmure à voix basse les renseignements occidentaux. Ils sont convaincus que le chef du Kremlin tentera de vendre la prise des régions méridionales du pays comme une victoire sur toute la ligne. « Mais en réalité tout cela marque le triomphe de la résistance ukrainienne », a réitéré le 007.

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