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Qui est Kadyrov, le féroce leader tchétchène protégé par Poutine

(Paris, 14 mars 2022). Depuis 2011, il dirige d’une main de fer la République russe de Tchétchénie, à majorité musulmane

Ramzan Kadyrov, qui a annoncé son arrivée en Ukraine vraisemblablement en prévision de l’assaut contre Kiev, est le chef de la République russe de Tchétchénie, qui au cours des années, est devenue un État dans l’État où la charia est appliquée dans de nombreux domaines, mais aussi un « protégé » du président Vladimir Poutine, auquel il a, en retour, toujours fait preuve d’une extrême loyauté, comme le rapporte l’agence italienne «AGI».

La vidéo diffusée sur Telegram dans laquelle Kadyrov rend compte de sa présence près de Kiev, où dans une pièce sombre, il discute avec les troupes tchétchènes d’une opération militaire à quelques kilomètres de la capitale ukrainienne, n’a pas fait l’objet d’une vérification de manière indépendante et ne permet pas de savoir où ni quand la réunion a eu lieu.

Kadyrov, 45 ans, s’est souvent décrit comme le « fantassin » de Poutine. Il dirige d’une main de fer cette république du Caucase russe à majorité musulmane depuis 2011 ; il a été accusé à plusieurs reprises par les États-Unis et l’Union européenne de violations des droits, ce qu’il a toujours nié. Ses hommes – les notoires « kadyrovtsy », une véritable milice paramilitaire sous ses ordres et tenus pour responsables de tortures, d’enlèvements et d’arrestations arbitraires, sont à l’origine de la campagne de persécution contre les homosexuels, dénoncée et documentée en 2017 par le journal Novaïa Gazeta, et à laquelle Kadyrov a répondu par la désormais célèbre phrase « il n’y a pas de gays en Tchétchénie ».

Deux ans plus tôt, malgré les démentis du Kremlin, on avait émis l’hypothèse sur son implication directe dans la mort de l’opposant et ancien vice-Premier ministre russe, Boris Nemtsov, son grand détracteur, assassiné devant le Kremlin dans un crime dont l’instigateur n’a pas encore été identifié.

Après la fin de l’URSS en 1991, Moscou a mené deux guerres féroces contre les séparatistes en Tchétchénie. Depuis lors, il a versé d’importantes sommes d’argent dans la région pour la reconstruire et a accordé à Kadyrov une large autonomie en échange de loyauté et de stabilité.

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