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France-Italie: neuf anciens membres des Brigades rouges italiennes devant la justice française

(Rome, Paris, 12 janvier 2022). Le gouvernement italien demande leur extradition. Ils sont neuf et sont soit d’anciens militants d’extrême-gauche, soit d’anciens membres des Brigades rouges. La justice française se prononce ce mercredi 12 janvier sur leur sort. Elle a demandé une grande quantité de documents au ministère italien de la Justice ces derniers mois.

Narciso Manenti, 63 ans, originaire de Telgate, a été condamné à la réclusion à perpétuité en Italie pour le meurtre du carabinier Giuseppe Gurrieri, le 13 mars 1979 à Città Alta.

Narciso Manenti habitait depuis en France. Il a été arrêté le 28 avril dans le cadre d’une opération sur le sol français contre d’anciens militants des Brigades rouges. Sept ont été arrêtés ce jour-là, deux autres se sont présentés d’eux même à la police. Narciso Manenti a ensuite été libéré sous surveillance policière avec les autres.

Le gouvernement italien demande leur extradition pour implication dans des meurtres terroristes commis lors des « années de plomb ». Giovanni Allemonti, Luigi Bergamin, Giorgio Pietrostefani, Raffaele Ventura, Marina Petrella, Roberta Cappelli, Sergio Tornaghi, Narciso Manenti, Enzo Calvitti sont âgés de 63 à 71 ans. Certains risquent la prison à perpétuité en Italie.

Condamnés en Italie pour des actes de terrorisme commis dans les années 60-80, plusieurs membres des Brigades rouges sont venus à l’époque se réfugier en France. La question de leur extradition a toujours empoisonné les relations franco-italiennes.

Fin avril le Premier ministre italien Mario Draghi s’était félicité du changement de position de la France qui jusque-là s’était contentée d’appliquer « la doctrine Mitterrand », c’est-à-dire le refus d’extrader ces individus venus se réfugier en France et qui avaient choisi d’abandonner la lutte armée, excepté ceux ayant commis des crimes de sang.

Le président Emmanuel Macron a en effet exprimé une nouvelle position. « La France, elle-même touchée par le terrorisme, comprend l’absolu besoin de justice des victimes. Elle s’inscrit également, à travers cette transmission, dans l’impérieuse nécessité de la construction d’une Europe de la Justice, dans laquelle la confiance mutuelle doit être au centre ».

Depuis 1981, seuls deux décrets d’extradition ont été signés sous la présidence de Jacques Chirac : pour Paolo Persichetti qui sera extradé en Italie en 2002, et Cesare Battisti. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur cette demande d’extradition italienne.
(Radio France Internationale)

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