Liban: des manifestants bloquent des routes, dans un pays simplement à bout

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Des manifestants ont bloqué des routes au Liban, pour protester contre l’aggravation sans précédent des conditions de vie, dans un pays où 80% de la population se trouve dans la pauvreté. De nombreux commerces et écoles ont fermé leurs portes ce lundi 29 novembre à l’appel des mouvements de contestation. Poussés par la colère et le désespoir, des manifestants ont renoué ce lundi avec la fermeture des routes après des mois d’accalmie sur le front du mouvement de contestation libanais. Tôt le matin, des groupes de protestataires ont commencé à couper de grands axes routiers et des routes secondaires à l’intérieur des villes, à l’aide de pneus enflammés et de bennes à ordure. La circulation était perturbée dans tout le pays et des écoles sont restées fermées. À Beyrouth, des manifestants ont sillonné des quartiers populaires en scandant des slogans appelant au départ des dirigeants, incapables de freiner l’effondrement économique et social.
Dans le Nord, Tripoli, la deuxième ville du Liban, était totalement paralysée. À Saïda, à 40 kilomètres au sud de Beyrouth, les protestataires ont appelé à un mouvement de désobéissance civile.
Cette flambée de colère intervient dans un contexte d’aggravation sans précédent des conditions de vie. La dépréciation de la livre libanaise se poursuit face au dollar, entraînant une envolée vertigineuse des prix.
Beaucoup de produits de consommation de base sont devenus un luxe inabordable pour une grande partie de la population. Le lait pour nourrisson coûte un sixième du salaire minimum, les 20 litres d’essence valent 50% de ce salaire. Cette journée de colère, qui s’est déroulée sans incident, n’est que le début d’un vaste mouvement, ont annoncé les organisateurs.
Par Paul Khalifeh. (Radio France Internationale)

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