(Rome, Paris, 08 septembre 2021). Le seul survivant des 10 kamikazes s’exprime : «J’ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’Etat islamique»
Aujourd’hui, comme te rapporte Luca Sablone dans le quotidien «Il Giornale», s’est ouvert le méga-procès contre les auteurs des massacres terroristes du 13 novembre 2015 au Stade de France, au Bataclan et devant les bistrots parisiens qui ont entrainé la mort d’environ 130 morts et plus de 400 blessés. Parmi les 14 prévenus présents figure le franco-marocain Salah Abdesslam, le seul des 10 kamikazes à avoir survécu. « Allah est le seul dieu. D’abord, je tiens à témoigner, il n’y a point de divinité à part Allah et que Mohammed est son serviteur et messager », fut le chapeau d’introduction de l’homme dans la salle d’audience.
La plainte du terroriste
Abdesslam a également tenu à dénoncer les conditions dans lesquelles il est contraint de vivre au quotidien depuis son transfert en prison, debout et criant dans le box des accusés : « Nous sommes comme des chiens. Je suis traité comme un chien depuis des années. Ici (en référence à la nouvelle salle d’audience, ndlr) c’est beau, il y a des écrans et la climatisation, mais derrière on est traité comme des chiens ». Le Franco-Marocain a tenu à souligner qu’il ne s’était jamais plaint ces dernières années durant et, pointant du doigt Jean-Louis Périès (le Président de la cour d’assises spéciale), il a ajouté : « Après la mort nous ressusciterons et vous aurez aussi des comptes à rendre ».
La nouvelle « profession »
Abdesslam a confirmé son identité, mais a refusé de décliner les coordonnées de ses parents : « Les noms de mon père et de ma mère n’ont rien à voir ici ». Par ailleurs, interrogé sur sa profession par l’ensemble des prévenus, l’homme a répondu qu’il avait « abandonné la profession pour devenir combattant de l’Etat islamique ».
Le procès
Le procès durera 9 mois et est considéré comme le plus important jamais organisé en France pour une affaire criminelle. C’est pourquoi les médias et l’opinion publique accordent une grande attention envers ce passage délicat. Comme le rapporte le «Corriere della Sera», (ainsi que Le Figaro : C’est Salah Abdesslam qui a pris contact avec Olivia Ronen durant l’été 2018 depuis la prison de Fleury-Mérogis, où il est détenu sous très haute sécurité. «Ça a été une énorme surprise», confie la pénaliste au Parisien. L’avocate s’est ensuite rendue au parloir de Fleury en septembre 2018 pour le rencontrer, précise Le Parisien. «On a beaucoup discuté, j’ai pensé qu’il y avait quelque chose à faire», précise l’avocate. «J’aime les défis, me mettre en danger. On ne défend pas une cause, mais des individus. Même si parfois on essaie d’exclure quelqu’un de l’humanité, cette personne en fait partie tout autant que nous», ajoute-t-elle. Elle estime que le rôle de l’avocat est essentiel lorsque «l’étau se resserre», ndlr).
La crainte, ajoute Luca Sablone, est que les propos d’Abdesslam ne représentent un signal lancé au monde extérieur, une sorte de tentative de prosélytisme visant à persuader d’autres terroristes potentiels de passer rapidement à l’action. L’homme qui s’est entretenu avec Mohammed Bakkali, soupçonné d’être l’un des logisticiens du commando du 13 novembre, avait révélé : « Après, je suis allé chez Mc Donald’s. Au Mc Drive j’ai pris un menu de poisson ».