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Le Liban toujours sans gouvernement, Hariri renonce, pressions des USA et de la France

(Rome, 16 juillet 2021). Quelques heures après une déclaration dans laquelle le secrétaire d’État Blinken et le ministre des Affaires étrangères Le Drian pressaient Beyrouth de trouver un côté crédible et réformiste à la crise en cours, le président libanais Michel Aoun a rejeté la proposition de Hariri. Le Liban au bord du gouffre

«Que Dieu aide le Liban», a commenté le Premier ministre désigné Saad Hariri après le rejet de sa proposition de gouvernement technocratique par le président libanais Michel Aoun, selon ce que rapporte Ferruccio Michelin dans son article sur «Formiche». Huit mois pour ne rien obtenir, le Liban est au bord de l’effondrement.

L’impasse politique contribue à l’effondrement économique du pays et le Premier ministre démissionnaire Hassan Diab avait appelé à l’aide internationale pour éviter une « explosion sociale » imminente. (Ses propos lui ont valu une réponse cinglante et appropriée de la part de l’Ambassadrice de France, Madame Anne Grillo, ndlr). Des réformes économiques, politiques et institutionnelles sont nécessaires : des fonds sont nécessaires pour les mener à bien, une reconstruction complète du système du pays et de son tissu social est nécessaire.

Une injection de confiance serait également nécessaire. Quelques heures avant qu’Aoun ne rejette la proposition de Hariri, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken et le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avaient adressé un message conjoint au président libanais soulignant la nécessité de former un nouveau gouvernement crédible, dès que possible.

Depuis des mois, Washington et Paris mènent l’effort international pour amener à Beyrouth un exécutif capable de mener à bien les réformes nécessaires, depuis que l’explosion du port de la capitale a clairement montré toutes les limites et les controverses du pays. Blinken et Le Drian ont discuté d’éventuelles sanctions contre les politiciens libanais impliqués dans la corruption endémique ou dans l’empêchement de la formation d’un gouvernement, ajoute M. Michelin.

Le pays est dans un état critique. Ces derniers jours, la mort d’une fillette de dix ans a fait la une des journaux parce qu’un hôpital de la banlieue est de Beyrouth n’a pas pu trouver de simples antipyrétiques pour faire baisser la forte fièvre dont elle souffrait depuis trois jours. C’est une image qui montre à quel point le pays (sous la présidence d’Aoun, ndlr) est au bord de la chute. Pas d’eau potable, pas d’électricité pendant la majeure partie de la journée.

De plus, l’affaire (de l’explosion) du port est la synthèse tragique d’un processus politique qui doit désormais être défini par l’analyse de Riccardo Cristiano (cliquer ici). En d’autres termes, la branche militaire du Hezbollah a pris possession du commerce licite et illicite qui a lieu dans le pays et notamment à travers la frontière poreuse entre le Liban et la Syrie, elle a également procédé à la transformation du système bancaire libanais.

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